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Critique de LoupAlunettes
. Ses tantes en disaient que leur frère devrait sans tarder placer cette enfant chez les nonnes dès son retour.
Angélique se montrait aussi perméable à la bonté naturelle et l'injustice qu'imperméable aux bonnes manières. Elle ne deviendrait certainement pas une baronne correcte en courant les prés comme une sauvageonne, avec le jeune Nicolas de surcroît.
Pas son rang.
Angélique le savait et s'en fichait bien. Elle grimpait aux plus hautes branches des arbres, dévorait les histoires qui font peur que leur racontait leur nourrice.
Pourtant ces histoires prenaient leurs inspirations dans le chahut de ses campagnes, les grands seigneurs sans pitié, les pauvres victimes dépouillés de leur bas-de-laine par les pillards sans foi ni loi qui ne faisaient pas grand cas d'une infortune, d'une vie ou de la vertu d'une jeune fille.
La vertu, Angélique ignorait encore clairement ce que c'était. Elle comprenait les affaires d'adultes et les guerres du Poitou du haut de sa jeune adolescence. Elle grandissait, sa poitrine également et ce qu'elle percevait de l'amour ne lui plaisait guère pour l'instant. La guérisseuse pourrait-elle l'aider à chasser ce garçon qu'elle hait par dessus tout et occupe ses songes? Il est odieux et elle ne l'y a pas intimement invité.
Et il se passe tellement de choses sérieuses sur les terres de son père. Angélique se rendait compte que grandir était une aventure compliquée.
: Ceux et celles qui conservent dans leur mémoire l'adaptation cinématographique de Bernard Borderie s'étonneront de ce premier tome au genre manga qui, dans l'approche de son adaptation, se montre plus fidèle car inspirée de l'oeuvre d'origine, le roman de Anne Golon.
Pourquoi des mangakas s'intéressent-ils à ce classique romanesque français?
Pour la bonne et simple raisons que ses auteurs sont français. Alors que ces auteurs partaient sur un projet d'origine en format BD classique historique dans un style plus sérieux, Olivier Milhaud et Dara portent finalement leur choix sur une version manga.
Pour nous autres amateurs, cette formule est plus fraîche et plus fun, et pour un public ado sans contestes.
Nous vous renvoyons à l'article de Manga News qui retrace la génèse de la série. Très intéressant.
Dara reprend donc le fond historique troublé avec les retombées de l'Edit de Nantes avec les Huguenots, les soucis de la famille d'Angélique, baronnie désargentée, qui ne peut à la fois pas régler sa taxe au fisc de l'époque ni repousser avec forces les assauts des voleurs profitant des bouleversements de la "Fronde".
La jeunesse de l'héroïne prend pied dans ce contexte en conflits où la réalité nourrit même les histoires racontées aux enfants, damnant le pion aux ogres et princesses.
Comme le précisait Dara, ce manga s'adresse à un public à partir du collège, les auteurs ne font pas l'impasse sur certaines duretés qui sont restituées mais édulcorées à l'image sans sang ni faits trop explicites.
Angélique est une jeune adolescente sortant de l'enfance, qui prête l'oreille à toutes nouvelles véhiculées par les adultes et s'y entend bien plus qu'on ne le croit. Vive, effrontée et intelligente, elle grimpe aux arbres, court dans les prés encore avec insouciance avec son ami Nicolas les yeux brillants. Nous pourrions avoir l'impression de voir revenir de ses cendres l'héroïne de "Candy Candy" de Yumiko Igarashi et Kyoko Mizuki. Si le contexte de Candy Neige André se durcit à l'âge adulte avec ses fonctions d'infirmière en tant de guerre, celui d'Angélique nous met d'emblée dans le bain, illustrant ses futurs choix et ce qui fera d'Angélique l'héroïne à part qu'elle est.
Les tomes couvriront rapidement plusieurs âges, elle grandira déja dès le tome 2. Toutefois, il y a avec ce tome-ci déja des éléments importants bien plantés. La jeune fille qui devient un peu plus consciente chaque jour de sa féminité découvrira une perception différente de la femme, rude et indélicat dans ce monde d'hommes, elle comprend qu'elle éveille bien plus que du romantisme.
Un statut de la femme peut-être évoquée dans le roman de Anne Golon, incontournable dans le film de Botterie en tout cas où Angélique y est séduisante, libre et se montre bien consciente de son pouvoir sur les hommes.
L'héroïne est troublée, se préserve dans la version manga car innocente de certaines choses, dans le même temps des évocations sentimentales s'imposent avec un personnage jeune bellâtre.
Son autre préoccupation, bien que jeune adolescente, sera de façon très naturelle la défense des victimes des bandits de grands chemins ou de la guerre. Un trait qui restera et se développera.
Les auteurs font intervenir une guérisseuse proche de la sorcière, elle devra repousser les sentiments contraires d'Angélique pour ce jeune homme qu'elle ne pense pas aimer. Il faudra attendre pour connaître le vrai bénéfice de ce détail dans le destin d'Angélique
C'est un premier tome engageant, intéressant et divertissant pour les ados à partir de 13-14 ans. Les jeunes filles devraient être sous le charme des futurs transformations physiques de Angélique. Les lecteurs garçons peuvent s'y plonger sans hésiter.
Angélique se montrait aussi perméable à la bonté naturelle et l'injustice qu'imperméable aux bonnes manières. Elle ne deviendrait certainement pas une baronne correcte en courant les prés comme une sauvageonne, avec le jeune Nicolas de surcroît.
Pas son rang.
Angélique le savait et s'en fichait bien. Elle grimpait aux plus hautes branches des arbres, dévorait les histoires qui font peur que leur racontait leur nourrice.
Pourtant ces histoires prenaient leurs inspirations dans le chahut de ses campagnes, les grands seigneurs sans pitié, les pauvres victimes dépouillés de leur bas-de-laine par les pillards sans foi ni loi qui ne faisaient pas grand cas d'une infortune, d'une vie ou de la vertu d'une jeune fille.
La vertu, Angélique ignorait encore clairement ce que c'était. Elle comprenait les affaires d'adultes et les guerres du Poitou du haut de sa jeune adolescence. Elle grandissait, sa poitrine également et ce qu'elle percevait de l'amour ne lui plaisait guère pour l'instant. La guérisseuse pourrait-elle l'aider à chasser ce garçon qu'elle hait par dessus tout et occupe ses songes? Il est odieux et elle ne l'y a pas intimement invité.
Et il se passe tellement de choses sérieuses sur les terres de son père. Angélique se rendait compte que grandir était une aventure compliquée.
: Ceux et celles qui conservent dans leur mémoire l'adaptation cinématographique de Bernard Borderie s'étonneront de ce premier tome au genre manga qui, dans l'approche de son adaptation, se montre plus fidèle car inspirée de l'oeuvre d'origine, le roman de Anne Golon.
Pourquoi des mangakas s'intéressent-ils à ce classique romanesque français?
Pour la bonne et simple raisons que ses auteurs sont français. Alors que ces auteurs partaient sur un projet d'origine en format BD classique historique dans un style plus sérieux, Olivier Milhaud et Dara portent finalement leur choix sur une version manga.
Pour nous autres amateurs, cette formule est plus fraîche et plus fun, et pour un public ado sans contestes.
Nous vous renvoyons à l'article de Manga News qui retrace la génèse de la série. Très intéressant.
Dara reprend donc le fond historique troublé avec les retombées de l'Edit de Nantes avec les Huguenots, les soucis de la famille d'Angélique, baronnie désargentée, qui ne peut à la fois pas régler sa taxe au fisc de l'époque ni repousser avec forces les assauts des voleurs profitant des bouleversements de la "Fronde".
La jeunesse de l'héroïne prend pied dans ce contexte en conflits où la réalité nourrit même les histoires racontées aux enfants, damnant le pion aux ogres et princesses.
Comme le précisait Dara, ce manga s'adresse à un public à partir du collège, les auteurs ne font pas l'impasse sur certaines duretés qui sont restituées mais édulcorées à l'image sans sang ni faits trop explicites.
Angélique est une jeune adolescente sortant de l'enfance, qui prête l'oreille à toutes nouvelles véhiculées par les adultes et s'y entend bien plus qu'on ne le croit. Vive, effrontée et intelligente, elle grimpe aux arbres, court dans les prés encore avec insouciance avec son ami Nicolas les yeux brillants. Nous pourrions avoir l'impression de voir revenir de ses cendres l'héroïne de "Candy Candy" de Yumiko Igarashi et Kyoko Mizuki. Si le contexte de Candy Neige André se durcit à l'âge adulte avec ses fonctions d'infirmière en tant de guerre, celui d'Angélique nous met d'emblée dans le bain, illustrant ses futurs choix et ce qui fera d'Angélique l'héroïne à part qu'elle est.
Les tomes couvriront rapidement plusieurs âges, elle grandira déja dès le tome 2. Toutefois, il y a avec ce tome-ci déja des éléments importants bien plantés. La jeune fille qui devient un peu plus consciente chaque jour de sa féminité découvrira une perception différente de la femme, rude et indélicat dans ce monde d'hommes, elle comprend qu'elle éveille bien plus que du romantisme.
Un statut de la femme peut-être évoquée dans le roman de Anne Golon, incontournable dans le film de Botterie en tout cas où Angélique y est séduisante, libre et se montre bien consciente de son pouvoir sur les hommes.
L'héroïne est troublée, se préserve dans la version manga car innocente de certaines choses, dans le même temps des évocations sentimentales s'imposent avec un personnage jeune bellâtre.
Son autre préoccupation, bien que jeune adolescente, sera de façon très naturelle la défense des victimes des bandits de grands chemins ou de la guerre. Un trait qui restera et se développera.
Les auteurs font intervenir une guérisseuse proche de la sorcière, elle devra repousser les sentiments contraires d'Angélique pour ce jeune homme qu'elle ne pense pas aimer. Il faudra attendre pour connaître le vrai bénéfice de ce détail dans le destin d'Angélique
C'est un premier tome engageant, intéressant et divertissant pour les ados à partir de 13-14 ans. Les jeunes filles devraient être sous le charme des futurs transformations physiques de Angélique. Les lecteurs garçons peuvent s'y plonger sans hésiter.
