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Critique de scaramouche66


Dès le début de ce sublime recueil, on sait que l'on entre dans quelque chose de grandiose. Car plus que les poèmes d'un auteur, on ressent tout de suite le chant d'un peuple, celui des Palestiniens sans état, en exil, ballottés d'une terre à une autre, déplacés sur leur propre sol. Les vers sont à la fois direct, personnel et un peu plus loin indirect et impersonnel, s'adressant à divers interlocuteurs, acteurs du drame qui dure depuis plus de 70 ans. L'auteur, le grand poète palestinien Mahmoud Darwich interpelle les soldats, les gardiens de prison, les enquêteurs israéliens au fil de ce recueil, mais aussi Dieu, ainsi que les mères palestiniennes qui pleurent leurs fils morts au combat. Oscillant entre la constatation implacable et l'espoir qui peut toujours surgir, le poète n'est jamais haineux, plutôt rempli d'une colère froide, essayant par des appels poétiques forts à faire prendre conscience de l'inanité de la situation, cette terre, sa terre au même titre qu'elle est celle du peuple juif, doit être une contrée de paix, de partage, de compréhension mutuelle. D'ailleurs, certains israéliens l'ont bien compris, demandant jusqu'à que les poèmes de l'auteur palestinien, soient inscrits au programme des élèves israéliens, chose qui fut bêtement refusée par le Premier Ministre de gauche israélien de l'époque, un comble ! En lisant ce livre émouvant, agrémenté de magnifiques photos de la Palestine, on lit et on voit avec une justesse bouleversante, la souffrance injustifiée de ce peuple victime de l'histoire, comme le fut hélas le peuple juif avec la tragédie de la shoah, malheurs des temps obligeant les hommes de bonne volonté à entendre le message poétique de Mahmoud Darwich et surtout à comprendre que seul deux états vivants en bonne intelligence côte à côte, reste l'unique solution pour sortir de cette impasse mortifère à long terme pour les deux peuples.
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