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Critique de EricB


EricB
30 décembre 2017
Tout le roman s'articule autour de l'amour précoce que se vouent deux adolescents : Jean Fabin, apprenti dans une charcuterie, et Marie Aulmier, la fille d'une blanchisseuse. L'intrigue se déroule à Montmartre, dans le microcosme de « ceux qui montent » la Butte, mais aussi les échelons menant à la « révélation », la grande Cause monarchiste.
En effet, le jeune Fabin est d'abord du côté des « révolutionnaires », voire des « anarchistes ». Lorsque la butte Montmartre subit des inondations, il multiplie les exploits sur un bateau de sauvetage concurrençant, avec de faibles moyens, celui des royalistes. Mais Jean tombe à l'eau, ce qui lui vaut une hospitalisation et quatre jours de coma. Ensuite, arrêté lors d'une manifestation consécutive à des grèves, il fait un mois de prison. Par-dessus le marché, le père de Marie, un terrassier alcoolique, s'est brouillé avec la mère de Jean ; les jeunes amoureux en subissent les conséquences et sont séparés. Marie se retrouve en Bretagne, à Locronan, chez la mère Rabasse.
Daudet nous dépeint tout un microcosme qui s'agite, dans une vision assez manichéenne : les royalistes face aux républicains. Daudet se déchaîne contre l'instituteur, Elie Sampèdre, et sa femme, qu'il qualifie d' « huguenots fanatiques », ce couple n'ayant qu'un objectif : endoctriner les enfants, leur inculquer la haine de la religion catholique et le matérialisme. Geneviève, la petite soeur de Jean, en fera les frais.
Les tensions s'accroissent jusqu'à provoquer des drames. Fritz Grausant, « officier d'Académie » à 30 ans, homme d'affaires, courtier à la Bourse, souteneur et policier (ou plutôt « mouchard »), fait assassiner François, le petit frère de Marie, par basse vengeance : l'enfant meurt brûlé vif. La grève faisant rage, une émeute dégénère par sa faute. Rue Lamarck, les soldats tirent et c'est le massacre : parmi les morts, Geneviève, mais aussi Louise Aulmier, la mère de Marie. Fritz tombera dans le piège dressé par Jean et ses amis, qui pendent le provocateur. En cour d'assises, ils seront acquittés. Rallié à l'Action française, Jean s'en ira avec Marie défendre sa Cause.
Pourquoi les romans de Léon Daudet (et toute son oeuvre, d'ailleurs) sont-ils complètement oubliés ? Celui-ci n'est pas mal, pourtant. Ni exceptionnel ni ennuyeux. Cependant, il est militant, presque prosélyte ; roman d'initiation, tendant à démontrer que les monarchistes représentent le camp du Bien. Sur ce plan, il a terriblement vieilli.
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