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EAN : 978B00O333Q38
318 pages
Fayard (30/11/-1)
3/5   1 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Tout le roman s'articule autour de l'amour précoce que se vouent deux adolescents : Jean Fabin, apprenti dans une charcuterie, et Marie Aulmier, la fille d'une blanchisseuse. L'intrigue se déroule à Montmartre, dans le microcosme de « ceux qui montent » la Butte, mais aussi les échelons menant à la « révélation », la grande Cause monarchiste.
En effet, le jeune Fabin est d'abord du côté des « révolutionnaires », voire des « anarchistes ». Lorsque la butte Montmartre subit des inondations, il multiplie les exploits sur un bateau de sauvetage concurrençant, avec de faibles moyens, celui des royalistes. Mais Jean tombe à l'eau, ce qui lui vaut une hospitalisation et quatre jours de coma. Ensuite, arrêté lors d'une manifestation consécutive à des grèves, il fait un mois de prison. Par-dessus le marché, le père de Marie, un terrassier alcoolique, s'est brouillé avec la mère de Jean ; les jeunes amoureux en subissent les conséquences et sont séparés. Marie se retrouve en Bretagne, à Locronan, chez la mère Rabasse.
Daudet nous dépeint tout un microcosme qui s'agite, dans une vision assez manichéenne : les royalistes face aux républicains. Daudet se déchaîne contre l'instituteur, Elie Sampèdre, et sa femme, qu'il qualifie d' « huguenots fanatiques », ce couple n'ayant qu'un objectif : endoctriner les enfants, leur inculquer la haine de la religion catholique et le matérialisme. Geneviève, la petite soeur de Jean, en fera les frais.
Les tensions s'accroissent jusqu'à provoquer des drames. Fritz Grausant, « officier d'Académie » à 30 ans, homme d'affaires, courtier à la Bourse, souteneur et policier (ou plutôt « mouchard »), fait assassiner François, le petit frère de Marie, par basse vengeance : l'enfant meurt brûlé vif. La grève faisant rage, une émeute dégénère par sa faute. Rue Lamarck, les soldats tirent et c'est le massacre : parmi les morts, Geneviève, mais aussi Louise Aulmier, la mère de Marie. Fritz tombera dans le piège dressé par Jean et ses amis, qui pendent le provocateur. En cour d'assises, ils seront acquittés. Rallié à l'Action française, Jean s'en ira avec Marie défendre sa Cause.
Pourquoi les romans de Léon Daudet (et toute son oeuvre, d'ailleurs) sont-ils complètement oubliés ? Celui-ci n'est pas mal, pourtant. Ni exceptionnel ni ennuyeux. Cependant, il est militant, presque prosélyte ; roman d'initiation, tendant à démontrer que les monarchistes représentent le camp du Bien. Sur ce plan, il a terriblement vieilli.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Cependant Madame recevait en grand secret - un secret gardé par Polichinelle - "ses révoltés", comme elle disait, russes à barbes broussailleuses, espagnols glabres, américains à mâchoire de dogue, à front en pain de sucre. Ceux-ci lui racontaient "où ça en était" et lui soutiraient quelques billets bleus, destinés à des achats de bombes, mais qui prenaient une autre destination. De sorte qu'à chaque attentat ou sabotage sérieux, Louise de Sainte-Avanie avait le plaisir de songer "je suis pour quelque chose là dedans" tout en se sentant à l'abri. Elle était douillette, dure au pauvre monde sans révolte, féroce avec ses domestiques, ses lingères, ses corsetières, ses modistes et ne buvait que de l'eau pasteurisée puis bouillie, tant elle redoutait les microbes. Au physique, une mauvaise fée des contes de Perrault, courte, trapue, boulotte, avec des yeux hargneux, une bouche qui semblait tout le temps mâchonner quelque chose et un toupet de postiches branlants.
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Mais peu à peu le ton de la blague cédait à une discussion sérieuse et serrée, car l'ouvrier parisien a le goût des idées générales et des principes logiquement déduits. C'est une grande et grave erreur de croire que tout est bon pour lui et qu'il est inutile de s'appliquer quand on veut le conquérir. Il n'est pas de public plus ouvert, il n'en est pas de plus difficile, de plus "sur l'œil", de plus exigeant. C'est en partie pour cela que les révolutionnaires font une si grande consommation de meneurs. Ils les jugent vite et ils s'en dégoûtent en raison de leurs défauts, manque de caractère ou faiblesse d'argumentation. La bourgeoisie conserve ses idoles pieusement, même quand elle les sait vides et illusoires. Le peuple brise les siennes dès qu'il a reconnu son erreur.
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Les soldats étaient débordés comme l'avait été la police, trop peu nombreux pour résister à la poussée de ces centaines de fanatiques, qui ne ménageaient plus rien, n'entendaient plus rien, et dépensaient en quelques minutes la colère accumulée pendant un semestre. L'enquête ne put jamais établir, par la suite, si les sommations réglementaires avaient été faites dans les formes prescrites et avec des intervalles suffisants. Toujours est-il qu'au moment où des débris de fonte, des tuiles et des cailloux pleuvaient sur les têtes des fantassins, on entendit un commandement bref et une décharge retentit. Elle fut d'un effet foudroyant. Les balles, ramassées sur un petit espace, fauchèrent tout ce qu'elles rencontraient. Avec de grandes clameurs et des gestes de fous les assaillants se débandaient, écrasant, assommant les plus faibles, piétinant les femmes et les gosses, s'enfuyant de tous les côtés.
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La solidarité des camelots du Roi était infiniment supérieure à celle des révolutionnaires. Leur ténacité aussi, leur discipline aussi. En outre, bien qu'ils fussent de même condition que leurs émules, pauvres pour la plupart et travailleurs, ils n'avaient ni amertume, ni envie. Enfin, les arguments en faveur du Roi du Travail étaient difficilement réfutables : par exemple celui qui fait du monarque le fossoyeur des odieux politiciens et comme la revanche des métiers. Jean était fort intelligent. Il se rendait compte que Sampèdre lui avait mis dans la tête, à l'école, des raisonnements de mauvais aloi, qui ne tenaient pas sur leurs pattes, des raisonnements électoraux. Il lui en voulait de s'être dit, pour lui comme pour ses camarades, que "c'était assez bon pour le peuple", et que des enfants sans instruction ni éducation avaleraient les pires bourdes, tels les canards avalent des ficelles.
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Les Sampèdre avaient la haute main sur la morale. Ils recommandaient à leur personnel de s'adresser directement aux enfants dont les familles venaient d'éprouver un ennui, un chagrin ou un malheur : "Comment se fait-il que le Bon Dieu, qu'on vous dit tout puissant, ne vous ait pas tiré de là, ne vous ait pas épargné cela ?" Devant le silence du petit garçon ou de la petite fille, on insistait : "Si c'est parce que vous ne l'avez pas prié, que penser d'une puissance supérieure qui a besoin de flatteries quotidiennes, qui n'obéit pas à la Justice ?..." D'où il résultait que la Justice seule, avec un grand J, mérite l'hommage des humains. Mais elle n'est pas réalisée sur terre. C'est donc en la réalisant que l'homme créera lui-même un idéal supérieur à Dieu, puisé dans son propre effort.
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