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Critique de sylviedoc


Je me suis offert cette petite lecture-friandise pour m'évader ce dimanche, juste avant de reprendre le boulot et mes interminables trajets. Enfin rectification : une gentille babelcopine me l'a offert, après m'avoir aguichée avec sa belle critique, et une autre a achevé de me convaincre avec un retour tellement ébouriffant que je n'avais plus le choix : je devais aller visiter l'Inspiratoire ! Merci les filles, grâce à vous j'ai découvert cet endroit où se pose un dilemme aussi crucial que cruel, car comment choisir sans renoncer ?

Pour Max, qui vient de mourir d'un accident de la route à l'âge bien trop précoce de 33 ans, le problème ne se pose pas en ces termes. de toute façon, pour l'instant il ne comprend pas grand-chose à la situation : sans avoir eu le temps de réaliser quoi que ce soit, il se retrouve dans un endroit glauque où on lui pose des questions incompréhensibles, pour finalement l'amener auprès de sa prof de français de 3ème, Mireille Schmidt ! Bon, il est plutôt content de la voir, il avait un petit béguin pour elle à l'époque, mais en apprenant qu'elle est défunte, ça le refroidit un peu... Elle va vite le rassurer en lui expliquant qu'elle vit une belle reconversion posthume, en tant que guide pour les Indécis, dont il fait manifestement partie.
Mais Késako, ces Indécis ? Ce sont tout simplement les décédés de frais qui hésitent à choisir un genre littéraire dans lequel ils souhaiteraient devenir un personnage. Parce qu'on leur offre gracieusement la chance de revivre à travers la plume d'un écrivain, qui les choisirait comme protagoniste d'un de ses romans. Encore faut-il savoir si l'on préfère se réincarner (virtuellement) en héros, en extra-terrestre, en courtisane, en détective, en star de cinéma...il y a tant de possibilités ! Bien trop pour Max, qui n'a pas la moindre idée de ce qu'il aimait lire de son vivant, et partant, quel personnage il souhaiterait incarner. Mme Schmidt va tenter de lui apporter son aide, en faisant ressurgir des souvenirs enfouis, comme cette charmante voisine, à l'adolescence, avec laquelle il répétait "Cyrano", ou ces tendres moments où sa mère lui lisait "Les trois petits cochons".

Nous passerons 24H en compagnie de Max, Mme Schmidt, le temps imparti pour ce choix crucial, à l'issue duquel il risque d'être relégué dans une catégorie littéraire où les auteurs sont si rares qu'on a le temps de moisir avant d'être choisi : farce, théâtre... Ils chemineront ensemble à travers les questionnements de Max, les périodes de sa vie, matérialisés par des changements de décors soudains. L'occasion pour le jeune homme de revivre ses choix, de mettre en mots ses regrets et ses désillusions, et finalement de faire un aveu.

J'ai trouvé l'idée géniale, et me suis immédiatement téléportée à l'Inspiratoire, un endroit où tous les futurs sont en théorie possible. J'y ai vu l'opportunité de pouvoir vivre sa vie rêvée, à travers le personnage qu'on a toujours voulu être, choisi par un auteur du genre que l'on a adoré lire quand on était vivant ! Mais presque tout de suite, je me suis heurtée à un écueil : un seul genre, un seul personnage ? Pas possible pour moi, il me faudra mille morts, et mille revies littéraire, au moins ! Je serai donc une Indécise, moi aussi ? Trop de choix tue le choix, quand on n'a droit qu'à un seul...

Mais ce n'est pas la perspective de cet affreux cas de conscience qui m'a empêchée de donner une meilleure note à ce roman au demeurant très agréable à lire. Non, c'est plutôt que j'en aurais voulu plus, notamment en ce qui concerne les prises de conscience de Max lorqu'il se remémore sa courte existence. Il y avait là matière à développer davantage, et d'ailleurs le personnage de Mireille Schmidt aurait mérité plus d'épaisseur aussi. Leurs histoires semblent riches mais ne sont qu'assez fugacement évoquées.
Je reste donc avec un sentiment mitigé, un peu roman fantastique, un peu drame psychologique, entre les deux ma lecture a oscillé sans vraiment me renverser.
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