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Citations sur Étoile de brume (24)

Aimer demande du courage. Aimer demande du dépassement et de l'abnégation. Aimer n'est pas un choix, mais l'accepter, si.
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Thivie parlait d'âmes soeurs quand elle nous observait. J'aurais pu être d'accord si j'avais cru à ce genre de chose. Après tout , il n'y a que dans les romans que les âmes soeurs étaient des amants. À bien y réfléchir, ça avait un côté gémellaire qui se rapprochait plus facilement du sentiment fraternel et de deux logiques qui se ressemblaient. Le désir, lui, naissait de la différence , de la particularité, de deux corps qui s'emboîtaient, de deux pensées qui s'accordaient, comme le ré engendre le mi. L'amour, c'était réussir à reconnaître une vibration singulière et se dépasser soi-même, dépasser l'autre pour pouvoir se trouver, quelque part. Chacune de nos dissemblables formeraient un tableau magnifique, fait de nuances et de contrastes. Ce serait inégal et en déséquilibre, mais justement toute la magie naîtrait de là. De cet immense chaos duquel se dégagerait une forme d'harmonie et de beauté.
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La manie pouvait murmurer. Elle pouvait inciter à faire beaucoup trop de choses. Elle était une voix à mon oreille qui m'assurait que j'avais le droit de prétendre à tout, de vouloir tout et de tout obtenir, immanquablement. Avec un traitement qui fonctionnait, j'avais crû être amputée du désir. Qu'il ne reviendrait jamais, et jamais aussi fort, évidemment. Le sentir de nouveau pulser dans mon coeur, ça me terrifiait. Il n'y avait plus cette voix qui le pervertissait. Il n'y avait plus toutes ces certitudes... Il ne restait que les doutes.
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J'avais appris à renoncer à beaucoup de choses depuis que j'étais stabilisée. Jensen venait s'ajouter au nombre, voilà tout. C'était ça, il était un nombre. Le 1 ou le 2.153, quelle importance. Peut-être le 2 d'ailleurs. J'aimais bien le 3. Il n'avait pas la prétention du premier. Ni l'aigreur du second. Mais la fierté de celui qui monte sur le podium. Qui fait partie des gagnants. Le 3, oui, c'était parfait. C'était... Je m'égarai encore. Je m'égarais toujours de toute façon.
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Prologue

« Notre amour c’est notre maison, nos pieds peuvent la quitter, mais nos cœurs jamais. »

Oliver Wendell Holmes

Il m’a dit que toutes les histoires étaient aussi des histoires d’amour. Qu’elles faisaient mal et que, malgré tout, on s’y accrochait désespérément. Celle-ci n’est pas différente. Même si, à bien des égards, elle reste unique et exceptionnelle.

C’est l’histoire d’une fille qui s’est longtemps crue condamnée.

Mon histoire.

Vous savez, quand vous êtes au milieu d’une foule et que personne ne vous remarque. Je vivais avec cette sensation. Je la ressentais chaque jour, à chacun de mes pas, où que j’aille. Je m’étais perdue au milieu des autres. Parfois, je rêvais de m’effacer pour de bon. Parfois de me relever et de montrer que je pouvais conquérir ce monde qui ne comprenait rien à ce que j’étais. Ce monde qui m’avait poussé à disparaître. Qui pourrait le lui reprocher d’ailleurs ? Mieux valait l’indifférence ; elle était plus simple. Au départ, c’était douloureux, bien sûr. J’étais tout le temps en colère et triste. Puis, un jour, il y a eu un vide, là où avant il y avait eu la souffrance. Je m’y suis réfugiée. J’ai gardé le silence. J’ai rangé cette partie de moi pour ne plus qu’on la voie. J’aurais voulu être capable de lui échapper pour de bon, mais elle m’appartenait aussi sûrement que chacun de mes gènes.

Elle était l’essence même de mon être.

Son dysfonctionnement.

Après des années dans le Nebraska, coincée dans une petite ville du nom de Geneva où tout le monde se connaît et scrute le moindre de vos gestes, c’était facile de se fondre parmi les milliers d’étudiants de l’université de Berkeley. J’aurais pu être n’importe qui, il était impossible de me distinguer. J’avais remisé mes vêtements vintage et complètement décalés pour arborer fièrement des jeans bleus ou noirs, des chemisiers ou des t-shirts achetés dans ces magasins où vont des centaines de personnes pour avoir les mêmes. Je n’étais qu’une silhouette au milieu d’autres silhouettes. Une étudiante perdue dans les rangées d’un amphithéâtre. Une fille qui marchait sur le campus, d’un cours à un autre. Une petite blonde qui avançait ; souvent trop vite.

La suite a été un hasard. Mais les plus grandes révolutions ne le sont-elles pas, au départ ? Les plus incroyables découvertes et les plus magnifiques chefs-d’œuvre n’ont-ils pas été, à leur naissance, qu’une série de coïncidences et d’erreurs ? Sans elles, j’aurais continué à n’être personne. Sans elles, je ne me serais pas retrouvée là, un jour, alors que ses yeux se posaient sur moi pour la première fois.

Il m’a vue. Et rien que ça, c’était un miracle. De ceux qui font les plus extraordinaires événements. Les plus mémorables. J’ai eu l’impression d’être propulsée sur une scène, tous les projecteurs braqués sur moi. Ce fut brutal et soudain, sans doute. Comme la vie, à bien y réfléchir. J’aurais pu reculer et me fondre dans l’obscurité des coulisses. Disparaître de nouveau et m’éloigner, retournant vers le désintérêt, l’anonymat et ce mensonge que je portais, un voile qui me gardait à l’abri des autres.

Si je l’avais fait, j’aurais pu me préserver de tout ce qui allait découler de ce simple instant. Je me serais épargné toute cette violence et cette douleur. J’aurais aussi perdu, avant même de les connaître, la passion et le bonheur.

Les plus beaux sentiments ne sont pas indolores. Ils entrent profondément en vous, s’imprègnent dans votre âme et dans votre chair. Ils sèment sur leur passage une multitude de cicatrices et quelques larmes. J’ai cru en mourir tellement de fois. J’ai cru ne jamais m’en remettre. J’ai cru ne plus pouvoir ni respirer ni continuer. Mais ai-je vraiment eu le choix ? L’a-t-on d’aimer si fort ?

Il m’a emportée avec lui et ça reste la plus grande de toutes mes folies.

Après les chemins de l’ombre, j’ai connu la lumière…
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« Je sais ce qu’on ressent quand on provoque autant de colère et de dégoût, alors qu’on ne cherche qu’une place dans ce monde. Une place où exister. Une place pour nous. Je sais à quel point ça peut faire mal. Et cette plaie-là, il n’y aura jamais assez de points pour la recoudre. C’est impossible. Il faut vivre avec ça. »
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Mon Dieu, pardonnez-moi d’adorer avec une telle violence tous les tumultes qu’elle provoque en moi ; de détester avec une telle tendresse sa façon d’embellir toutes mes haines.
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Te voir au milieu des livres, c’est comme voir un poisson dans un aquarium. Il peut parfaitement y être heureux. Seulement, n’oublie pas qu’il y a l’océan et qu’il est beaucoup plus grand.
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Les plus beaux mots n’ont pas de voix. Les plus beaux mots sont des silences.
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Elle était inconsciente de la tristesse qui m’accablait déjà. Je savais si bien la masquer qu’elle prenait sans doute mon manque de réaction pour de l’indifférence. Étrangement, je pensais qu’elle me connaissait mieux que ça. C’était pourtant difficile de connaître quelqu’un qui se cachait.
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