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Critique de gavarneur


Un ensemble de témoignages incroyables, et probablement tous vrais.
Si tout le monde ou presque a entendu parler du SAC, je ne suis sans doute pas le seul qui n'en avais plus qu'une idée vague, et ne le reliais pas à tous ces (mé)faits.
Pour faire simple (mais pas précis, je me fie à ma mémoire pas mal de semaines après la lecture), le Service d'Action Civique était à l'origine une organisation de patriotes, dont beaucoup venaient de la résistance. Ses premières actions, en marge de la légalité, contre le FLN puis l'OAS, avaient sans doute déjà un côté bien discutable, et ont créé des liens avec des truands, voire des criminels, mais aussi avec des politiciens appelés à faire de belles carrières.
Ce livre est une enquête de journaliste et illustre par des témoignages directs la dérive qui s'en suivit : quand politiciens et patronat étaient heureux de faire faire la sale besogne, en laissant trop de liberté à des hommes de main trop proches du milieu, essentiellement lyonnais.

Le soutien aux syndicats jaunes pour des intimidations et des violences incroyables m'était inconnu. le lien avec l'affaire Boulin était vague pour moi, l'accusation est ici précise ; il est possible que cette BD et des livres comme Histoire du SAC (Essais - Documents) de François Audigier aient contribué à ce que l'enquête soit enfin ré-ouverte.
Les abominations culminent avec l'assassinat du juge Renaud et surtout avec la tuerie d'Auriol « Les militants perdus d'un mouvement d'origine gaulliste sont donc capables de défoncer le crâne d'un môme à coups de tisonnier. le pays est saisi de sidération. » avaient réussi à s'effacer de ma mémoire.
Ces seuls éléments justifient largement de lire cette enquête. Mais le plus incroyable est la gêne que montrent des témoins importants, tant d'années après les faits, et surtout les trous laissés bien en vue dans le rapport d'enquête parlementaire. le silence semble avoir fait consensus.

La question que je me suis posée sitôt après la lecture est : pourquoi une BD ? Pourquoi faut-il mettre des dessins (beaucoup ressemblent à des photos d'interviews, mais dans une revue une seule suffirait pour chaque témoin rencontré) ? Faut-il Tardi pour qu'un large public « lise » le Voyage ? Xavier Coste pour me rappeler Schiele ? Vous connaissez tous des exemples de ce genre. Est-ce la paresse qui nous empêche de consacrer du temps à parcourir une enquête ; une mise en page aérée aide-t-elle à lire rapidement cette accusation ? Je ne sais pas répondre, je dis juste que c'est une chance que par la bande dessinée une plus large diffusion soit permise à des oeuvres d'art et des témoignages.
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