AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Titania


Faire d'une réunion festive le champ clos d'une crise qui remet tout en question des relations d'une vie, n'est pas à proprement parlé un procédé nouveau en littérature.

L'Australien Tsolkias excelle dans le genre avec sa fameuse « gifle » et la première nouvelle des « dieux sans pitié ». Son entreprise de démolition des faux semblants, fonctionne de façon implacable .

Difficile de se mesurer à lui, à mon avis, et pourtant , Elisabeth Day s'essaye à son tour avec ce thriller sulfureux sur une amitié amoureuse qui a tout de la phagocytose. Il n'y a pas la puissance narrative de Tsolkias, mais quand même, un je ne sais quoi qui vous pousse à lire.

On sait qu'il s'est passé quelque chose à la fête d'anniversaire de Ben , mais il faut attendre la fin pour savoir quoi. C'est habile. L'auteure distille des indices et des éléments angoissants sur l'esprit calculateur et même sadique des personnages dont on ne sait plus au bout d'un moment qui manipule qui et pourquoi.

C'est beaucoup moins binaire qu'on ne l'imagine au début. Lucy prend de l'épaisseur, Ben finirait par avoir l'air d'être une victime. Martin n'est pas totalement le sociopathe insensible, auquel on pense avoir affaire dès les premiers chapitres.

Que la passion non partagée devienne un poison violent n'est guère surprenant. On est dans une comédie sociale très britannique sur des rapports de classes violents entre une élite aristocratique très spécifique de nos voisins d'outre Manche et petit peuple , avec tout ce que cela comporte comme mépris ou frustrations qui font gonfler tranquillement l'abcès depuis l'enfance de Martin et de Ben .

Les secrets inavouables se dévoilent progressivement et la fin non résolue, nous laisse sur un sentiment de malaise avec l'obsession de notre héros et ses projets inquiétants.

Rien n'est tiède dans ce petit roman amer sur la duplicité, l'illusion du contrôle, les mensonges et la tentation de manipuler l'ordre social , sans nuit du 4 août .

C'était un bon moment de lecture, pour lequel je remercie Babelio et les éditons Belfond .
Commenter  J’apprécie          310



Ont apprécié cette critique (27)voir plus




{* *}