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Critique de sandrine57


Ben et Martin sont amis depuis les bancs du pensionnat chic qu'ils ont fréquenté dans leur tendre jeunesse. le beau, flamboyant, riche, populaire, Ben Fitzmaurice, issu d'une grande famille anglaise avait pris la défense de Martin Gilmour, pauvre boursier, introverti, orphelin de père, mis à mal par les brutes épaisses partageant son dortoir. Cette amitié a évolué au même rythme que les deux hommes qui aujourd'hui sont mariés, et épanouis professionnellement. Ben a épousé la belle Serena, lui a fait trois enfants et a repris les rênes de l'empire familial. Martin est critique d'art et écrivain, son dernier ouvrage a d'ailleurs remporté un franc succès, ce qui fait la fierté de la douce et discrète Lucy, son épouse. Mais les deux amis se voient moins ces derniers temps. Ben et Serena passent leur temps libre dans les Cotswolds où ils ont acheté et rénové à grands frais le prieuré de Tipworth pour en faire une somptueuse résidence secondaire. La pendaison de crémaillère se fera pour les 40 ans de Ben lors d'une soirée où se côtoiera tout le gratin londonien, journalistes people, politiques de premier plan, chanteurs à la mode, mannequins en vue. Et Martin et Lucy, mal à l'aise, nerveux, vexés d'avoir été obligés de loger dans un hôtel minable alors que la propriété compte de nombreuses chambres.
Le lendemain, Lucy est à l'hôpital, dans le coma, Ben à son chevet, Lucy dans une maison de repos et martin interrogé par la police. Et une question se pose : que s'est-il passé lors de cette fête qui se voulait exceptionnelle et de bon goût ?

Le sujet de l'amitié bancale qui unit deux êtres aussi dissemblables que possible, l'un ayant un ascendant certain sur l'autre n'est pas nouveau en littérature. Mais l'anglaise Elizabeth Day y apporte sa touche personnelle en nous livrant une satire sociale qui allie avec succès comédie et polar. Car oui, il y a bien tous les ressorts du roman à suspense dans cette invitation qui tourne au drame. La tension est maintenue tout au long du livre et, au fil des pages, les liens qui unissent les deux couples sont disséqués et mis à nu. Ce mélange d'amour, d'admiration, d'envie, de jalousie, de manipulation et d'attirance homosexuelle qui fait le ciment et aussi la tombe de l'amitié entre Ben et Matin qui, sous la plume de Day, sont tour à tour sympathiques ou détestables. Les femmes, ''pièces apportées'', tiennent le rôle de témoins de cette amitié. Mais pas de témoins muets. L'évanescente Serena sait dire tout le dédain qu'elle éprouve pour l'homme du peuple qui sert d'ami à son mari. Et la gentille Lucy ne mâche pas ses mots quand il s'agit de dénoncer l'égocentrisme et l'arrogance de ces nantis que Martin l'oblige à fréquenter.
Roman grinçant, critique et terriblement addictif, L'invitation est une réussite absolue, un moment de lecture qui réserve son lot de surprises et de révélations.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Belfond pour cette passionnante lecture.
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