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Critique de April-the-seven


Je remercie Cécile Ruelle ainsi que les éditions Robert Laffont pour cette lecture ! Comme j'ai entendu parler de cette saga ! Sérieusement, vous avez vu cette couverture ? Une pure merveille qui promet de belles aventures dans un décor verdoyant. Fidèle à mes vieilles habitudes, je n'ai pas lu le résumé (ou alors un tout petit chouya, histoire de me mettre dans l'ambiance). Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment.

Les Clans Seekers, c'est l'histoire de trois adolescents qui poursuivent le même but. Quin, Shinobu et John s'entraînent depuis longtemps pour intégrer les rangs prestigieux des Seekers, un clan mystérieux dont le rôle est de… de maintenir l'ordre, je dirais (même après lecture, je ne suis pas encore tout à fait rodée sur leurs fonctions). Quin est la fille du chef de clan, un homme dur et intraitable, qui oscille entre ses rêves d'accomplissement et les sentiments qu'elle éprouve à l'égard de John. John, lui, est également tiraillé, entre ses racines et ses désirs, et se trouve face à des choix douloureux. Quant à Shinobu, cousin éloigné de Quin, c'est faire le bien qui importe avant tout. Lorsque Quin et Shinobu prêtent serment, ils s'aperçoivent que l'idée qu'ils se faisaient des Seekers est totalement erronée. En réalité, ils viennent de mettre les pieds dans un engrenage qui les changera à tout jamais.

En voyant la couverture, j'ignore pourquoi, j'ai tout de suite pensé à un livre de fantasy. Après lecture de ce premier opus, je suis bien en peine de caser cette histoire dans un genre littéraire, car dès le début, je me suis sentie patauger. Je dois bien l'admettre, les premiers chapitres ont été particulièrement laborieux. L'auteur ne nous fournit aucun repère spatio-temporel. Je savais que l'histoire prenait place en Écosse (un monde alternatif ?), mais impossible de dire si c'était en pleine époque médiévale, dans le futur ou le présent. le monde est nébuleux, ses contours sont peu définis.

La trame est un peu comme une créature indomptable. Il faut s'entêter pour l'apprivoiser et pour en saisir le sens. L'auteur ne joue pas la transparence et c'est déstabilisant. du coup, la progression est étrange, et c'est difficile de lâcher prise au début, de lire sans se poser de questions.

Tout semble couler de source pour les personnages, et les explications cruciales destinées à introduire le contexte tardent à arriver. Je ne comprenais pas toute la mécanique de cette intrigue et j'avais la sensation que les héros me cachaient des informations déterminantes. Pourtant, je sentais cet univers à portée de main, riche et passionnant vu de l'extérieur, mais je n'arrivais pas à l'atteindre.

Heureusement, mes efforts ont fini par être récompensés : j'ai commencé à comprendre ce qui se jouait au bout de 150 pages, environ. Les Clans Seekers est tout de même une sacrée histoire, complexe à souhait et élaborée avec soin. Arwen Elys Dayton maîtrise son univers sur le bout des doigts et évolue dedans avec une aisance que je n'ai pas cessé d'admirer. Elle a un don pour nous faire douter, trembler, hésiter, et croyez-moi, passée une centaine de pages, la magie opère !

Chaque nouveau chapitre est une surprise. Les ellipses permettent de saisir l'étendue de son imagination et la métamorphose – souvent radicale – de son trio de tête. Puis quelle créativité ! La qualité se retrouve dans les petits détails, comme les morphofouets, ces armes uniques qui peuvent prendre la forme désirée par le porteur. Arwen Elys Dayton a su mêler des purs produits de l'inspiration à notre monde à nous. Alors bien sûr, je ne me situe toujours pas dans l'histoire, mais ce qui importe ici, c'est le lâcher-prise. Il n'y a que de cette manière qu'il est possible d'admirer l'étendue de l'histoire.

Puis un point qui m'a énormément plu : l'histoire se passe en Écosse, puis par la suite à Hong-Kong. Ouf, on sort un peu des sentiers battus américains pour filer dans des coins peu exploités dans la littérature young-adult. Ça, c'est nouveau, et ça ajoute une petite touche de fraîcheur.

Évidemment, on n'échappe pas au fameux triangle amoureux. D'habitude, ces schémas me sortent par les yeux. Mais là, c'était complètement différent. Mon coeur en a fait des loopings ! le lecteur assiste à un amour impossible, presque maudit, qui éloigne les concernés autant qu'il les attire l'un vers l'autre. Car comme John le dit si bien : « Beaucoup d'obstacles se dresseront en travers de ta route. La haine en est un, l'amour en est un autre ». En fait, lui et Quin partagent des moments doux, mais parfois tout s'effondre comme un château de cartes, et on se dit que John est toxique pour la jeune fille. Ça laisse un arrière-goût d'interdit, de danger.

Le vécu des personnages est assez lourd et triste. Celle qui m'a le plus touché, c'est incontestablement Maud. Son parcours, ses embûches et ses espoirs… Elle est très émouvante, dans son genre. Mais avec ces personnages, rien n'est jamais fixe. Arwen Elys Dayton bouleverse nos certitudes, s'amuse à nous plonger dans le désarroi avec des revirements inattendus. L'évolution est constante, les rapports de force s'inversent, rien n'est figé, tout peut changer.

Les héros sont des victimes malgré eux. Ils se retrouvent ballotés en tout sens. Leur quotidien vire au chaos, infecté par les erreurs passées et les ambitions de leurs aînés. Ils constituent des dommages collatéraux et n'ont pas d'autre choix que de prendre des décisions difficiles pour sauver leur peau. L'auteur nous montre que la flamme vengeresse consume la vie et le bonheur. Elle s'empare de tout et ne laisse derrière elle que des cendres.

En résumé, Les Clans Seekers est une découverte pour le moins intéressante. L'univers est extrêmement riche, les personnages diversifiés, et l'intrigue bien pensée. le style d'Arwen Elys Dayton ne manque pas de panache et son imagination sans limites nous entraîne dans des contrées encore inexplorées. Cela dit, je déplore un début particulièrement laborieux, où l'auteur nous lance dans le bain sans bouteille d'oxygène.

Lien : http://april-the-seven.weebl..
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