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Critique de florencem


Je ne sais pas trop quoi penser de ce roman. J'ai passé un très bon moment en le lisant, mais il y a pas mal de petites choses qui font que ce n'est pas un coup de coeur. C'est assez dommage d'ailleurs, car l'idée général du roman était très intrigante. le fait qu'à force de vouloir vaincre toutes les cancers, les Hommes aient écourté considérablement la vie de leurs enfants (les femmes meurent à 20 ans et les hommes à 25 ans) sans pouvoir inverser le processus… avait pas mal de potentiel. Mais voilà déjà l'ébauche de ce qui manque cruellement dans Éphémère. Ce virus reste totalement inconnu pour le lecteur. On sait qu'il existe et ce qu'il provoque mais en fin de compte, rien d'autre. Pourquoi 20 et 25 ans ? Pourquoi les femmes meurent plus jeunes alors que l'espérance de vie de celles-ci est plus élevée normalement ? Que cause le virus ? Un vieillissement prématuré, une sorte de maladie… ? Comment peut-on vaincre les cancers et pas cela ? Après autant d'années, je me dis que les scientifiques ayant étudié le virus devraient avoir une petite idée là-dessus. Mais non, on en apprend pas plus…

La vie qui a pu s'instaurer après reste aussi très flou. Il est assez difficile d'appréhender cette nouvelle société même si l'on a quelques descriptions de la part de Rhine, notre héroïne. On nous parle d'une troisième guerre mondiale qui s'est produite à peu près au même moment que l'apparition du virus. Les États-Unis semblent être le seule pays ayant « survécu »… Les autres continents ayant coulés… Oui, pourquoi pas, même si ça reste assez peu plausible. Mais encore une fois : pourquoi ?? Qu'est-ce qui a pu causer cela ? Et le gouvernement dans tout cela ? Il doit bien y en avoir un, non ? Alors pourquoi le pays semble allait aussi mal comme si ses habitants étaient laissés à l'abandon ? Rhine nous dévoile une société d'horreur où les enfants sont laissés seuls, où les mères donnent leurs bébés pour de l'argent, où la seule issue pour une orpheline est de se prostituer pour survivre, ou de se faire kidnapper pour servir d'épouses à des hommes riches… Je veux bien, mais encore une fois : pourquoi ?

Nous sommes donc plongés très rapidement dans l'univers de Rhine et on en apprend au compte goutte sans savoir vraiment qui est notre héroïne dans le fond. Car au final, c'est un huit clos entre Rhine et ses deux soeurs épouses - Jenna et Cecily - , Linden (leur époux naïf à souhait), le beau-père (un psychopathe de savant fou) et le personnel du château. Nous sommes enfermés ans cette bulle aseptisée qui donne froid dans le dos. Comment Linden peut-il croire que ses trois jeunes femmes (de 13, 16 et 18 ans) peuvent avoir choisi cette vie d'épouse polygame ne servant qu'à procréer ? le jeune homme les choisit dans une camionnette lugubre, où elles sont totalement apeurées, et il ne se pose pas de question ? Son père l'a, certes, enfermé dans un univers très clos, mais tout de même… Cecily est restée très antipathique tout au long de ma lecture mis à part à certains moments. le fait qu'elle se jette corps et âme dans ce mariage est aussi difficile à appréhender. Certes, sa condition de vie s'est beaucoup améliorer mais… non… En contrepartie, Jenna et Rhine sont plus plausibles. Elles ont toutes les deux perdus énormément et elles se battent chacune à leurs manières. Elles rendent la situation plus acceptable aux lecteurs, car se battre semble être la meilleure chose à faire dans cette situation. L'inverse serait incompréhensible.

Le point très positif du roman reste les relations qui se forment entre les trois « soeurs » et leur époux. L'évolution de ceux-ci sont très réalistes et l'on peut facilement s'imaginer que Rhine ne puisse pas haïr complètement Linden, un jeune homme doux et attentionné. La barrière entre la haine et l'affection est si menue que l'héroïne jongle entre ses deux sentiments de manière confuse. Jenna, au contraire, a une haine si ancrée pour les hommes qu'elle ne changera pas de point de vue. Cecily, comme je l'ai dit, reste cette jeune femme un peu perdue qui se raccroche à son espoir de vie meilleure qu'on risque de lui arracher si elle ne fait pas ce qu'on attend d'elle. Les trois jeunes femmes nous offrent ainsi un panel de sentiments très forts qui nous guident petit à petit vers leurs destins. Les relations qui se tissent entre les trois jeunes femmes sont aussi très agréables. C'est en quelque sorte la bouée de sauvetage de cet univers glauque et malsain qui se dépeint petit à petit.

Le style de l'auteur reste très fluide et agréable, et même si ce roman manque d'un petit quelque chose, il était difficile de le quitter car savoir ce qui va arriver aux trois jeunes femmes est un réel suspens. Je m'imaginais toujours les pires choses, surtout au fur et à mesure que l'on apprend à connaître le père de Linden.

J'ai lu la version ebook et, par contre, encore une fois, je suis très déçue : les erreurs de mise en page (pas très nombreuses) et les fautes de temps à certains moments qui nous perdent un peu dans le récit.
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