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Critique de Bequelune


Début 20e siècle. Après une période de poses de bombes aussi courte que spectaculaire, les anarchistes européens, militants d'une "propagande par le fait", choisissent des voies plus pacifistes. Dans un contexte de sentiment de révolte généralisée (beaucoup de grèves, d'émeutes...), plusieurs choisissent la voie de l'utopie : ils choisissent de construire ici et maintenant leur anarchie, une vie sans maitre, sans dieu, sans autorité, basée sur la coopération et le partage des ressources.

L'essai nous conte l'histoire d'une de ces communautés libertaires du début du 20e siècle. Ca se passe en Ardennes, au milieu de la forêt et des prairies humides, près du village de Aiglemont. Fortuné Henry, premier colon à s'installer, sera bientôt suivi de camarades, puis de familles entières. La colonie se choisira pour nom L'Essai...

C'est une très jolie bédé. Les pages pleines et entières succèdent aux planches à petites cases. L'auteur a su, par ses dessins, transmettre à la fois la tranquillité qui émane de ce lieu d'expérimentations, que la rage et la soif de révolte dans le regard des personnages.

De plus, c'est une bédé qui fait réfléchir à une heure où le "recours aux forets", ou en tout cas à l'envie de construire déjà sa propre utopie en marge de la société capitaliste, revient en force.
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