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Critique de Enroute


Réagissant au qualificatif de national-républicain employé au sujet de la fondation Mac Bloch, Régis Debray entreprend de détailler cette appellation suspecte et la met en relation avec ce qu'elle sous-tend : une préférence nationaliste eurosceptique. C'est qu'en effet depuis deux cents ans et la Révolution, la République est indissociable de l'idée de nation, elle-même conçue comme centre d'expression de sentiments collectifs qui se sont révélés - et resurgissent régulièrement - depuis Valmy chaque fois que la communauté se sent en danger, c'est-à-dire dans la guerre. La République est donc intimement liée à des sentiments on ne peut plus puissants associées aux notions de sacrifice, de patrie, de champs d'honneur, etc. Toutes ces notions très chaudes dont l'existence historique ne peut qu'être constatée, ne sauraient, quelle que soit leur légitimité formelle, être remplacées en l'état par la froideur, proche du zéro absolu, de la notion de patriotisme constitutionnelle que l'on présente comme un des outils de la construction européenne. Certes, il est regrettable que les français manifestent un chauvinisme militant et un désintérêt pour leurs voisins de l'étranger qui confine à la misanthropie, mais, comme disait Danton, "on ne détruit que ce qu'on peut remplacer". de fait, rien de suffisamment conséquent ne se profile en remplacement des chaudes valeurs de la nation et de la structure solide et cohésive qu'elle représente. Faute de mieux, il faut donc les conserver.
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