AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de martinouche


Luis Nilta-Bergo, quatre-vingts ans, est un chef d'orchestre, mondialement reconnu, quand commence le récit. Il se raconte au cours d'une série d'interviews filmées, menées par Léa, jeune journaliste, qui désire faire un documentaire sur sa vie.
Né en 1935, Luis, hémiplégique, issu d'une famille d'immigrés espagnols réfugiés à Paris, qui le rejette, rencontre la musique à travers un poste de radio.
A 21 ans, il quitte sa famille devient vendeur chez un disquaire. Il rencontre des musiciens dans les caves de jazz ou dans les rues. Il croise Astor Piazzolla bandonéoniste et compositeur argentin, (« Libertango » est d'ailleurs le titre d'un de ses morceaux de musique) qui l'encourage à développer ses aptitudes musicales. Luis décide alors malgré son handicap, de devenir chef d'orchestre. Sur son parcours difficile, il fera des rencontres phénoménales, notamment il sera aidé par Nadia Boulanger, au Conservatoire de Paris et assistera en auditeur libre à des cours de direction d'orchestre (il est tourneur de pages). Puis il intégrera une classe de clavecin. Il se détachera du Conservatoire, de ses dogmes et de son carcan, et 10 ans après il dirigera son premier orchestre, celui des « bras cassés », comme il le nomme. Sa carrière est lancée, mais suite à un concert saboté par des musiciens jaloux de ses compétences musicales, il renonce à la musique pendant huit mois.
Mais par la grâce d'un recueil de partitions trouvé chez une antiquaire, il remonte sur scène.
Les époques se succèdent où il croise le pianiste Lalo Shifrin, Rostropovitch, et le maestro Sergiu Celibidache dont il suit les cours et changera ainsi sa direction d'orchestre qui deviendra plus poétique et imagée.
Après de multiples et éphémères rencontres amoureuses, il se mariera avec Emilie, une violoncelliste.
En rencontrant les musiciens d'El Sistema, en grande majorité issus des milieux les plus défavorisés du Vénézuela, il se donne la mission de faire sortir des salles la musique classique et faire se rencontrer toutes les formes de musique.
Avec la participation de "trois cents soldats de la musique", il fonde l'Orchestre du Monde qui se déplace sur des lieux improbables, frappés par les guerres, les famines, les séismes, afin de donner un sens à cette "humanité souffrante" et de faire une musique « thérapeutique ».
L'ouvrage est riche de considérations sur la musique, mêlant souvenirs, extraits de journaux intimes, lettres ou dialogues. Frédérique Deghelt, écrit une histoire des chefs d'orchestre réels très originale comme une partition musicale.


Commenter  J’apprécie          00







{* *}