La vie de Luis, mal-aimé de ses parents qui n'ont pas accepté ce fils hémiplégique, change lorsqu'un jour de déprime, alors qu'il est âgé de vingt-et-un ans, il rencontre Astor au bord de la Seine, à Paris. Astor Piazzolla, Argentin, joue des airs de tango sur un bandonéon ; Luis, subjugué l'écoute. Astor s'adresse à Luis normalement pas comme les autres qui ne voient que son handicap. Astor lui demandant ce qu'il aimerait faire, Luis lui déclare son amour de la musique en précisant qu'il ne pourra jamais jouer d'un instrument ; Astor lui rétorque qu'il pourrait être chef d'orchestre. C'est cette rencontre qui bouleverse la vie de Luis ; il quitte ses parents, fréquente le Conservatoire de musique, une nouvelle vie commence !
Frédérique Deghelt a choisi de faire parler Luis en tant que narrateur qui livre sa vie lors d'interviews, qui vont durer plusieurs mois, à Léa qui réalise sa biographie alors qu'il est octogénaire.
Un merveilleux livre sur la musique et la différence. Frédérique Deghelt, de sa belle écriture, a comblé la lectrice que je suis.
Je ne me lasse pas de relire la dernière page tant l'écriture est belle et profonde.
Le lecteur qui ne serait pas amateur de musique pourrait trouver certaines longueurs au récit ; ce n'est assurément pas mon cas.
« Je suis né avec ma propre guerre à mener contre les hommes et leurs fâcheuses tendances à ne pas vouloir d'un être différent. J'ai dû aussi me battre contre moi-même, parce que le refus d'un clan retourne contre soi la colère et il faut alors trouver le moyen de ne pas être ce que les autres voient, ce qu'on ressent au creux de son corps, la débâcle. Il faut aller chercher loin et profond des raisons de renaître à une autre forme de vie. »
« Libertango », c'est l'histoire d'un combat, c'est l'histoire d'une guerre. C'est l'histoire d'un enfant, Luis, né hémiplégique dans une famille mal aimante qui n'accepte pas son handicap et le rejette comme un produit mal fini, bon à mettre au rebut ; c'est l'histoire d'un adolescent et d'une solitude, d'un dégoût de soi, d'une colère. Et c'est, surtout, l'histoire d'une rencontre. Avec la musique, écoutée avec fièvre sur un vieux poste de radio. Puis avec un homme, un joueur de bandonéon croisé par hasard sur un quai de la Seine : « Son chant vibrait à l'unisson de mon coeur désolé (…) Je n'étais plus une gangrène ou un pauvre type inutile. J'étais cette musique, ce chant de tristesse qui rythmait la débâcle de mon existence et distillait dans mes vaisseaux son vibrato. »
Cet homme, c'est Astor Piazzolla, jeune musicien en devenir, et cette rencontre va changer toute la vie de Luis, donner un sens à son combat, lui proposer un avenir. le chemin sera long, les luttes – contre sa propre famille, contre les réticences et les moqueries du milieu musical face à son handicap – seront nombreuses et pénibles, le travail sera acharné, décourageant parfois… jusqu'à l'excellence, jusqu'à devenir ce chef d'orchestre d'exception universellement respecté qui, aujourd'hui âgé, raconte sa trajectoire et l'histoire de sa vie à une jeune journaliste venue l'interviewer.
Avec ses mots pleins de force, de respect et de pudeur, Frédérique Deghelt brosse le portrait d'un homme attachant, sensible et courageux et d'un musicien superbe qui saura faire de la musique un outil et une arme (une armure ?) au service du dépassement et de l'accomplissement de soi. Un très beau livre sur la résilience et un plaidoyer en faveur d'un autre regard à poser sur les personnes en situation de handicap, autant qu'un hommage à la musique et une exploration passionnante de la vie et du métier de chef d'orchestre. « Libertango » est un roman magnifique et très bien écrit qui m'a profondément touchée et que j'ai beaucoup aimé.
[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]
Une couverture aussi belle qu'énigmatique, un titre qui donne envie de danser, une écriture majestueuse, une histoire de passion, voilà quelques bonnes raisons pour se laisser envouter par le dernier opus de Frédérique Deghelt.
Ce roman raconte un parcours exceptionnel, celui de Luis, hémiplégique, qui grandit dans une famille où on le traite comme un fardeau, une plaie. Il passe son enfance l'oreille collée à la radio familiale jusqu'au soir où, après avoir échoué à garder le seul travail qu'il ait pu obtenir, il rencontre Lalo en train de jouer de son bandonéon en pleine rue. le musicien le prend sous son aile et l'introduit dans son milieu, la musique.
Bientôt, il n'a plus de doute, il sera chef d'orchestre !
J'ai aimé « la grand-mère de Jade » pour sa douce nostalgie.
J'ai aimé « La none et le brigand » pour sa sensualité.
J'ai aimé « Libertango » pour l'écriture précise, élégante, musicale de Frédérique Deghelt, au sommet de son art.
Voici donc un livre tout droit venu de l'opération Masse Critique pour laquelle je remercie Charlotte et toute l'équipe. Je me rappelle très bien a voir choisi ce livre pour son titre. Libertango... C'est tout d'abord ce morceau magnifique d'Astor Piazzolla que l'on connaît tous. (Si, si... Allez écouter, vous allez voir... « Haaa c'est ça ? Ha oui je connais... » ), Mais c'est surtout un mot valise très évocateur...
Le nom de Frédérique DEGHELT m'était complètement inconnu jusqu'ici, à tel point que qu'il a fallu que je me renseigne un peu sur le net pour découvrir qu'il s'agissait d'UNE auteur. (Je vois d'ici les sourires condescendants me faisant remarquer que FrédériQUE est un prénom féminin... Oui Bon...bin j'ai pas tilté …). Ie vais rapidement palier à mon inculture et me renseigner sur ses autres oeuvres, tant j'ai aimé le style, le choix des mots, cette redondance envoûtante qui peut parfois traîner en longueur mais qui enfonce le clou toujours un peu plus.
Luis Nilta Bergo, le personnage principal du roman, est né hémiplégique. Hand in Cap, ce jeu d'échange équitable à l'origine du terme, suggère qu'il a reçu quelque chose en échange. Dans son chapeau Luis a puisé un don incomparable pour la musique et une volonté inaliénable de réussir dans un monde qui ne lui est pas destiné. Inspiré par des rencontres déterminantes (Astor Piazolla, lalo Shiffrin, Sergiu Celibidache...), il deviendra un des plus grands chefs d'orchestre du monde et n'aura de cesse de lutter pour réussir à s'imposer, mais aussi à imposer sa façon de concevoir la musique. Loin de l'élitisme qui oppose la « Grande Musique » au Jazz ou à la musique populaire, il vit une musique universelle, une musique qui rassemble, qui sauve, qui partage, qui apaise... Et crée un orchestre pour donner cette musique à ceux qui n'y ont pas accès.
Frédérique DEGHELT nous fait entrer dans les coulisses des grands orchestres avec douceur et érudition. Comme Luis, elle prend garde à ne pas s'adresser qu'au musicien ou au mélomane ; elle choisit savamment ses mots et semble les poser avec justesse comme le compositeur pose ses notes sur les cinq lignes de la partition.
Questionnement autour du handicap et du sens de la normalité, Libertango est une ode à la différence, un brûlot contre les préjugés, un manifeste pour la réalisation de ses rêves...
Comme le morceau éponyme de Piazolla, ce récit est mélancolique, dramatique mais aussi d'une sauvage intensité. L'émotion est présente, le style est impeccable. A écouter... encore...
En guise de bande annonce, je vous livre cet enregistrement de Sergiu Celibidache qui dirige le Bolero de Ravel. La caméra ne filme que lui, regardez-le vivre la musique de son orchestre... Luis n'est pas loin... : https://www.youtube.com/watch?v=gy5Ve3338-E
Et ceux qui pensent toujours que la grande musique doit être jouée par des grands pour des grands, prenez la peine de vivre la musique comme une fête pour tous, comme on l'a compris au Venezuela où il n'est point besoin de porter en costume pour aller au concert d'un orchestre Philarmonique....
Si ça ne vous donne pas envie, c'est peut-être que vous souffrez vous aussi d'un handicap... ^^ : https://www.youtube.com/watch?v=NEs8yqhavtI
Trois petites notes de musique,
Une enfance pourrie pour Luis, né avec un handicap,
Trois petites notes de musique,
Une rencontre changera à jamais sa vie,
Trois petites notes de musique,
Bien du chemin à gravir pour arriver à son but,
Trois petites notes de musique,
Un grand geste envers l'humanité,
Trois petites notes de musique,
Un drame humain,
Trois petites notes de musique,
La sérénité reviendra,
Trois petites notes de musique…
A travers ce roman, Frédérique DEGEHLT décrit le monde des orchestres philarmoniques, leurs travers, leur aversion pour tout ce qui n'est pas la musique philarmonique, certains osent franchir le pas et jouent du Jazz… Elle nous fait également partager le monde des chefs d'orchestre.
Comment décrire l'émotion ressentie à la lecture de ce roman dédié à la musique, la Grande Musique. Oh ! Rassurez-vous ! Pas besoin d'être une grande mélomane pour ressentir la musique à travers l'écriture de Frédérique DEGEHLT. Vous pouvez me croire, moi qui n'y connaît absolument rien. Mais quel plaisir que cette écriture. Je suis jalouse ! J'aimerais tellement connaître la « musique », dans tous les sens du terme. Frédérique a réussi le tour de force à m'emmener dans ce monde tellement inconnu pour moi.
Enfin bref, lisez-le, laissez-vous porter par la musique. C'est un véritable bonheur que cette lecture !
![]() | Lexpress 27 juin 2016
Frédérique Deghelt nous convie à une belle histoire de résilience, une plongée dans les coulisses magiques de la musique.
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Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?