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Critique de mariecesttout


J'ai été très intéressée par la construction de ce roman. D'abord il me semble que si, en effet, on a un peu de mal de temps en temps à réprimer une nausée à la lecture, c'est que tout est vu par le personnage principal, ce Gaspard, élevé dans la boue parmi les porcs, et que peut-être, dans la description initiale de Paris, il ne voit que cela.. Après, il y a une ou deux éclaircies, quand il change de vêtements, mais justement, ce Gaspard est tellement " cérébral" qu'il s'aperçoit vite que l'habit ne fait pas le moine et que la boue est partout..

La construction, oui, autour de la Seine, le Fleuve:
"S'il était parvenu à flotter au-dessus du Fleuve, songeait Gaspard, il aurait perçu dans ces éclats, le reflet de son véritable visage."

Le Fleuve, il croit qu'en quittant Quimper, il va pouvoir le dominer. .Que les ponts de Paris qui l'enjambent et permettent de passer d'une rive à l'autre suffiront à oublier. Mais les flots de boue qui charrient des cadavres s'écoulent complètement indifférents et Gaspard ne leur échappera pas deux fois. Tout part de la Seine et revient à la Seine. Toute son histoire. Sans la Seine, il ne serait pas à Paris. Et c'est sur un pont qu'il se renie une dernière fois.
En fait, le pire a été fait dès le départ, après c'est un enchaînement logique et classique, il croit être le maître de son destin alors que tout est déjà joué.

"Il fondait sur les hommes l'espoir d'être un jour parvenu, car c'était à ce jeu là que s'échinait la race: monter, gravir, écraser, abattre, déposséder, s'emparer , régner… Les hommes ne sont que les barreaux de l'échelle, il faut y poser le pied pour s'élever, se dit Gaspard. Il fut fier de sa métaphore."

Alors barreau après l'autre, il va grimper. Ignorant qu'en fait, il est manipulé par deux choses, son histoire d'abord:
"Mon drame est de n'avoir pas de ma vie une vision entière qui me la ferait comprendre ."
Et l'amour, car c'est effectivement une grande histoire d'amour , "il n'y a qu'un seul être dans lequel il pourrait s'abîmer, disparaître, déposer son âme dans l'espoir d'un jugement, d'une condamnation."

Sauf qu'il n'y a pas de condamnation à attendre d'un autre que lui-même, qu'on tombe des échelles et qu'on ne construit pas ," à l'image du siècle , un libertin, affranchi de toute morale," à partir de n'importe qui.
Et aussi qu'il arrive aux marionnettes d'échapper au fabricant.

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