La liste de mes envies

Première fois que ça m'arrive. D'oublier à ce point un livre déjà lu. de l'oublier au point de l'acheter sur les conseils d'une libraire en me disant : « oui, il me semble que j'en ai entendu parler, ça a l'air sympa ».

Donc j'ai relu « La liste de mes envies ».

Et vous savez quoi ?
Je vais m'empresser de l'oublier à nouveau. (Mais pas au point de risquer de le racheter j'espère).

Pourtant, c'est bien écrit, très bien même, accrocheur, dans un style doux-amer. J'ai même adoré certains passages…
Alors pourquoi ?
Parce que Jocelyn.
Jocelyn : le personnage masculin, le mari de Jocelyne.
J'ai eu un énorme problème avec ce personnage, avec ce qu'il véhicule.
Je m'explique ( attention Spoil) :
Jocelyn, c'est le type dont je ne voudrais surtout pas que mes filles croisent la route.
Le beauf dont les rêves ultimes sont la Porsche Cayenne et l'écran plat.
Le mec qui insulte sa femme qui a perdu leur petite fille à la naissance : « C'est ton gros corps qui a étouffé Nadège », « Ton corps est une poubelle » ( le pauvre, il faudrait encore l'excuser, c'est à cause du chagrin, du sevrage d'alcool, oui parce qu'il boit aussi, mais ce n'est pas sa faute non plus).
Le salaud qui viole sa femme. (« Il aimait à me prendre vite, il me faisait mal, il me sodomisait à chaque fois. Je détestais ça, je me mordais les lèvres jusqu'au sang pour ne pas hurler ma douleur »).
Le lâche qui finit par voler le chèque que sa femme se refusait à encaisser pour ne pas que l'argent vienne gâcher leur « amour ».

Voilà ce qui m'a dérangée profondément dans ce livre. On m'avait parlé d'une « belle histoire » mais non, ça n'a rien de beau, rien à voir avec l'amour, c'est le contraire même, c'est souvent sordide et cette pauvre Jocelyne qui subit son Jocelyn, qui le défend malgré tout et qui, lorsqu'il devient indéfendable, sombre dans la déprime et ne s'autorise même pas à être heureuse avec un autre homme…
À ce niveau là c'est presque un manuel de maltraitance domestique qu'on voudrait nous faire passer pour une vie de couple normale…

Moi je l'aurais quitté pour 18 millions le Jocelyn.
Je l'aurais même quitté sans les 18 millions.
Non, en fait, je ne me serais jamais mariée avec lui…

Aux oubliettes Jocelyn !