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Critique de montmartin


Cinquante ans plus tard, au terme d'un effort de mémoire et assisté de quelques photographies l'auteur se souvient de cette maison où il a fumé ses premières clopes avec son frère, rit avec sa soeur du temps où il était son prince. Dans cette maison il a eu peur, il a eu froid, il a été abîmé dans cette maison. On ne peut se cacher de soi-même, jusqu'alors il a survécu dans l'ignorance de l'origine de son mal, l'obligation de ce livre est née là, nommer le mal, prononcer les mots : abus, attouchements, violences sexuelles. L'écriture est un chemin de croix qui va le mener à l'enfant qu'il a été.

Dans ce roman émouvant Grégoire Delacourt revient sur son enfance, sa famille, ses amours, tous ces moments bons ou douloureux qui vont être la genèse de ses romans. Un récit écrit avec beaucoup de pudeur pour décrire sa blessure, le déni de sa mère, une façon pour elle de survivre. le psy, les médicaments, son incapacité d'aimer léguer par ce père abusif, Grégoire Delacourt nous révèle tout ce que son corps de marmot a enseveli, mais aussi toutes ses douleurs d'adulte un homme de travers, tordu, vrillé ; un corps de Giacometti, une souffrance qui marche. Il n'aura de cesse de retrouver cet enfant mort pour le réparer. Un roman très bien écrit qui nous raconte avec délicatesse cette blessure profonde d'un enfant qui n'arrive pas à cicatriser.

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