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Critique de jamiK


jamiK
28 novembre 2023
ROGNTUDJU !
ON NE TOUCHE PAS À GASTON !

Là, c'est sacrilège, Gaston c'est Monsieur Franquin, c'est un personnage bien trop personnel, tellement fusionnel avec son créateur, que cela semble impossible, voire criminel de le reprendre. Et c'est vrai, il y a quand même un aspect bassement mercantile de la part de Dupuis d'avoir lancé cela. Première victoire pour de Mesmaeker.
Gaston, c'est l'idole de mon enfance, mon modèle, ce n'est pas ce nabot qui un jour a déclaré “Travailler plus pour gagner plus”, non, c'est ce génial tire-au-flanc, génie incompris, roi de la créativité, ennemi de la rentabilité maussade.
Et Gaston, c'est aussi le coup de crayon extraordinaire du Roi Franquin, brut, vif, un observateur de génie, une efficacité suprême dans le mouvement du crayon sur la feuille.
Alors, non, on ne touche pas à Gaston !

Mais bon, on me l'a offert, ça me laisse l'excuse de ne pas l'avoir acheté, ça m'évite la honte qui en aurait découlé, en fait, heureusement qu'on me l'a offert, sinon j'aurai dû faire avec cette honte, parce que j'aurai craqué inévitablement.
M'enfin, un Gaston que je ne possède pas dans ma bibliothèque, c'est inconcevable !
Alors je suis un peu en colère, par principe, parce que le fan de la grande époque n'a pas le droit de se réjouir, ça fait pas sérieux, mais j'ai bien du mal à rester bouder quand on me fait rire.
Et j'ai ri. Je n'ai pas craqué pour ne pas l'acheter, c'est un peu de la triche, je le reconnais, mais je n'ai pas réussi à ne pas rire, c'était trop dur.

Monsieur Franquin, je sais, je suis impardonnable, je suis vraiment désolé, j'ai ri avec le Gaston de Delaf, je n'aurai peut-être pas dû, j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop.

En même temps, ça me soulage, le sacrilège n'est pas total, Delaf s'en sort avec brio, de toute façon, il n'avait pas le droit à l'erreur, ça aurait été le lynchage automatique. Prise de risque maximum et ouf ! le résultat est même bon, je dois l'avouer. Évidemment, pour entrer dans son sujet, Delaf va faire l'inventaire des inventions géniales du maître, et cet album se transforme alors en hommage appuyé, il fallait sans doute commencer par là : retour de tous les personnages emblématiques de la série, Prunelle, Lebrac, Jules de chez Smith, de Mesmaeker, Mademoiselle Jeanne, Longtarin, la mouette et le chat… y compris Fantasio, sorti de la série depuis 1969, et aussi des différents objets, la boîte de chimie amusante, la boule de bowling, le Gaston Latex, le Gaffophone…

L'hommage est encore plus appuyé avec une histoire qui se suit sur plusieurs pages autour de planches originales de Franquin perdues par Gaston. On pourrait imaginer qu'il s'agit de planches des facéties de Gaston, perdues par Gaston lui-même, un vieil héritage exhumé de placard mal rangé de Gaston, et cet auteur de bande dessinée maudit qui parcours les pages avec ces affreuses bandes dessinées qui font hurler d'horreur l'équipe de chez Dupuis, un personnage très discret dans le Gaston de Franquin (12 apparitions furtives), ne serait-ce pas Delaf lui-même se mettant en scène dans la tourmente de cette édition, celle de l'histoire aussi bien que celle de cet album, comme s'excusant de s'être retrouvé là, d'avoir volé la vedette au grand Franquin, mais fier et heureux quand même. J'adore les mises en abyme de ce genre.

Et oui, ce Gaston est toujours drôle, pétillant, et ça m'a fait quelques chose de le revoir, comme un vieux pote qu'on revoit après l'avoir perdu de vue, merde, je vais verser ma petite larme, non, j'ai pas le droit ! C'est pas le vrai, c'est son clone en latex !
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