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Citations sur Le veilleur amoureux - d'Eucharis (37)

À LA BELLE ENDORMIE

Maintenant que j'écris sur la page secrète
Des mots doucement ivres de ton nom,
Tu dors dans ce désordre de cheveux
Odorants et doux que je respire,
Et les volets fermés ont replié leurs ailes.
Le soleil par les fentes soyeuses d'un après-midi
Jette ses lettres sur le plancher qui flambe :
Je les ramasse, je veux les lire, je transcris
Ces mots d'amour et dans ton cou je les traduis
Contre l'oeil clos de ton oreille.

Belle endormie loin de moi, tout près de moi, ton rêve
Encore fou, rêve et s'enfuit. Dis-moi tout bas
De deux amants quel est ce doux royaume.
Et comment le soleil qui déjà fuit t'admire.
Mais tu souris et je me brûle
De tant de mots, à travers coeurs en flammes.
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Qu'ai-je fait des heures d'été?
La nuit grandit sur les jardins, parmi les livres.
Le vent du soir est solennel.
La vie précieuse nous traverse.
Ce jour semblable aux autres jours.
Imperceptible sous les arbres.
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LES POEMES

Les poèmes vieillissent confusément,
Parlant encore de forêts, d’or et de roses. Toutefois
Quel sage aurait pu dans une seule fable
Serpentant au-dessus des hommes et des fleurs,
Dire comme la perle un peu l’attente
Qui est au creux du monde, et peut-être à la fin composer
Pour un prince las du soleil et des livres,
Un autre chant qui ne vieillirait pas,
Qui parlerait sans fin de ce qui recommence,
Au gré des libellules bleues, des armoiries de l’onde ?

Alors l’image en ce poème serait plus limpide
Que le bruit continu de l’eau, plus sombre qu’un silence
Au pied de l’arbre à qui écoute
La nuit parfaire les saisons
En quête de sagesse nébuleuse et d’ordonnance.
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Ô fruits ensoleillés des premières paroles
Pour nourrir en chemin nos bouches qui se cherchent.
Nos mains mêlées et nos coeurs assourdis,
Même pensée en même temps-et la lumière
Mais d'où venue cette lumière?
Pour nous creuser et nous étreindre .
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Complicité

Le ciel s'est appuyé
De tout son poids de Juillet bleu
Sur les fragiles reins du toit
Pour voir ce que tu lis
Par-dessus ton épaule
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LE CHANT DE LA TERRE

Voici la plus belle heure, les arbres
Sont roses dans le jour qui se lève.
Les parfums n'ont encore épuisé leurs timides
Secrets, dans le lacis des herbes, parmi les fleurs.
Alors le soleil blanc et rond quitte son écurie
Perdue dans la douceur du ciel au-dessus de la crête
Des arbres centenaires. Le lourd charroi qu'il tire
De la chaleur d'été d'où tombe le foin rouge,
S'engage sur l'ornière de la Loire jusqu'au soir des collines,
Que des merles, des hirondelles, veillent de leurs cris.
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Saint-Pierre Martyr (San Marco)

Il a posé un doigt sur ses lèvres:
Il faut se taire. Au-dehors
Les arbres continuent de trembler dans la bise. Et l'oiseau sur le mur, par la fenêtre
De lumière, ouvre un oeil sage
Couleur de raisin noir. De l'autre main
Il tient l'écritoire et la plume. La nuit
Chaude descend sur ses épaules. Derrière,
Le mur est comme l'âme dépouillée, terne et nue.
Alors commence la lumière.
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Forêts et sombres eaux du Cher,
Où le ciel transparent laisse pressentir
Le secret que les eaux entortillent dans l'ombre,
Peupliers inquiets, chênes vétustes, saules échevelés ,
Hissez du haut de vos mâtures l'astre qui roule
Sur la pente du ciel jusqu'aux mers.
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Secret

Les arbres se souviennent mieux que nous
Du secret déchiré en menues étincelles.
Il effleure parfois les lèvres de l'étang,
L'enfant qui rêve croit l'entrevoir.
Mais nous marchions, aveugles, le long d'un mur
Où le soleil écrit chaque jour notre histoire
Avec la peinture éphémère des ombres.
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Jardin du Luxembourg

Par une trouée bleue les toits là-bas s'estompent
Entre le zinc luisant et les ardoises.
Voici qu'entre une mer dans la cité fossile. Si tu t'arrêtes
Depuis l'allée sous la terrasse, tu verras redescendre
Le bleu jusqu'au toit des immeubles: large plaine, tu le devines,
Océan que le silence des voitures, c'est dimanche, fait entendre.
Son ténu parmi les souvenirs. Est-ce la mer? Est-ce enfin la promesse
D'une liberté dans les rues où les pas te conduisent?

Au milieu de ses arbres domestiqués, le jardin aimerait
Bien saisir, sur le bassin où tanguent les bateaux à voiles,
- le bleu du ciel, les cartes veinées de sanguine, l'horizon pâle
Dont rêvent ceux que bannit la ville.
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