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Critique de MarianneL


Récit imaginaire situé sur le rebord de la réalité, 2013 nous entraîne dans la glissade du monde occidental vers le gouffre, conséquence de la crise et des bouleversements économiques, avec, en marge, les efforts d'un homme – le narrateur - qui cherche à sauvegarder la sécurité de sa famille dans ce monde en délitement.

« Avec la chute de l'euro, le tétanos des banques, le chômage au zénith, la fermeture des frontières, les tensions géopolitiques, on fut brusquement confronté à une crise si forte qu'il n'y avait plus à s'inquiéter de l'avenir : juste à rester attentif aux fluctuations dramatiques du présent. »

Dans ce livre nourri de l'actualité récente, où faits réels et romancés s'entremêlent, la distance entre la dimension cataclysmique des événements économiques et leurs conséquences qui semblent relativement minces - l'arrêt de tous les ascenseurs, la pénurie de café et de chocolat par exemple - nous rappelle, si besoin était, que 2013 est une fiction.

Ainsi, avec ce roman de légère anticipation, Luc Dellisse prolonge pour nous le réel tout en le réinventant « pour que nous y voyions plus clair ».

Le plaisir de lecture vient aussi de l'humour souvent désabusé de l'auteur, avec – entre autres – les gesticulations des nonagénaires hyperactifs tels que Edgar Pisani ou Stephane Hessel, impuissants à changer le monde malgré leur expérience accumulée, les tentatives de la banque centrale suisse dont le seul objet est devenu de faire chuter sa monnaie devenue trop forte pour les exportations avec l'effondrement de l'euro, ou encore le portrait de CKC (personnage fictif double de DSK) aux initiales éminemment signifiantes de l'état du monde.

« Il faudrait donc consacrer durant trois cent cinquante ans 6% du PIB pour sauver notre espèce de l'extinction. Ce chiffre frappa tous les observateurs comme gigantesque, irréaliste, indécent – et fort probablement exact. Ainsi on peut considérer le 12 octobre 2012 comme une date importante : ce jour-là, l'espèce humaine jugea que 6%, c'était trop cher pour elle et que sa survie ne valait pas cela. »
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