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Critique de MaggyM


C'était il y a 11 ans. Les parents de Nina ont conclu un contrat avec l'Entrepreneur: il l'épousera quand elle aura 20 ans. Aujourd'hui, Nina a 18 ans, vient de terminer le lycée et l'Entrepreneur, surnommé l'Epervier, s'est enfui de la prison où il était incarcéré; personne ne sait où il se trouve. Pourtant, le contrat est une dette d'honneur, pour leurs deux familles. Nina est donc bien décidée à le retrouver pour faire sortir sa mère du lit où elle s'est réfugiée quand elle a compris que l'Entrepreneur ne reviendrait pas.

Je pense que ce n'est pas un roman à lire au premier degré. Parce que si on s'en contente, l'intrigue a peu de sens et est complètement farfelue.
Pour ma part, je l'ai plutôt vue comme une allégorie du paraître, des faux-semblants, des apparences.

"N'oublie jamais que nous ne sommes que ce que les autres disent que nous sommes". C'est par cette phrase de la mère que pourrait se résumer ce premier roman de l'autrice.
Nous ne saurons jamais où se passe l'intrigue, nous saurons juste qu'on est à la fin des années 90.
En ville, Nina est une jeune femme comme toutes les autres, qui s'inscrit à l'université, se fait une amie de sa voisine dans la cité universitaire,... En miroir, c'est la montagne, milieu hostile, où se niche tout un village dans lequel Maureen Demidoff fait jouer les ressorts d'une tragédie. Une mère qui se terre dans son lit depuis des années pour échapper au regard du village. Ce village qui est toujours représenté comme un choeur qui médit, qui scrute, qui épie, qui se gausse, qui se moque, qui juge. Une mère qui rejette sur sa fille, dont elle ne supporte plus la présence, sa déchéance et la perte de son honneur.
Le noeud de la délivrance, pour tous, se limitera à sauver les apparences, à recréer l'illusion d'un honneur retrouvé et d'un futur prospère.

La plume de l'autrice, quant à elle, s'enrichit au fur et à mesure que Nina gagne en assurance, aussi comme un effet miroir. Dans les premiers chapitres, les phrases sont courtes; sujet-verbe-complément-point qui s'enchaînent. Et puis doucement, les adjectifs et les adverbes arrivent apportant plus du corps aussi bien au récit qu'à la forme de celui-ci.

Je remercie Babelio et les ateliers Henry Dougier pour la confiance et la découverte lors de la dernière masse critique.
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