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Critique de secondo


SALINGER INTIME pourrait s'appeler SALINGER FOR EVER tant l'auteur-enquêteur, semble tomber en pamoison journalistique devant l'écrivain de l'Attrape-coeurs.
Certes il y a de quoi, la vie de Jérôme David SALINGER est un véritable roman. Bellâtre New-Yorkais ayant suivi un enseignement militaire, amoureux transi d'une belle Oona qui le quittera pour épouser Charlie Chaplin, J D devient G I à 24 ans, agent spécial des renseignements, participe au débarquement en 1944 sur les fameuses plages de Normandie, à la bataille des Ardennes, à la libération de Berlin et écrit toujours des nouvelles et des nouvelles même sous la mitraille. Cela dans l'optique d'un livre qui le taraude, avec un personnage de 17 ans qui le taraude, un certain Holden Caulfield qui lui ressemble sous bien des aspects.

Au sortir de la guerre, des mois entiers de dépression, de psychose traumatique traceront les contours de sa personnalité définitive, tranchée, hautaine, réservée, solitaire.

Le roman enfin écrit en 1951 s'appellera "The Catcher in the Rye", "l'Attrape-coeurs" en Français : le succès instantané qui suit la parution de l'unique roman de J d'procède à la légende romanesque SALINGER. La suite c'est la fuite de SALINGER, qui se cache dans ses montagnes du New Hampshire pour vivre une existence tout à fait normale et terriblement banale. Parce que pour lui "le visage d'un écrivain ne devrait jamais être connu", ainsi il s'efface de la scène publique pour mieux se transfigurer en figure romanesque.
De Sonny, en passant par Jerry, à J D SALINGER, l'écrivain est un être qui fascine car il ne se dévoile pas même quand il mute, change, grandit, vieillit. Avec cette enquête on comprend petit à petit ce qui fait sa force et son
génie, seul compte pour lui la "distanciation" nécessaire à l'acte d'écriture, "ce parfait degré intérieur de glace" qui permet à l'écriture de jaillir. Et même s'il ne publie pas cette « distanciation » est et reste sa respiration.
Denis DEMONPION nous attrape avec son livre qui n 'en finit pas, on veut lire ou relire l'Attrape-Coeurs à tout prix, on veut trouver l'édition des années cinquante avec le cartouche prophétique qui avertit le lecteur dans ces termes :" Ce livre inhabituel peut vous choquer; il vous fera rire, et peut vous briser le coeur - mais vous ne l'oublierez jamais".
Mais quelquefois on s'ennuie à lire ces chroniques d'un J D qui vieillit tranquillement, loin de tout, avec ses femmes, ses chiens et ses matchs de tennis à la télé et au terme du livre on se demande si l'auteur n'aurait pas pu faire plus concis, plus ramassé, plus percutant. Est-ce qu'il n'a pas voulu trop dire au risque de diluer l'énigmatique et légendaire fibre SALINGER romanesque?
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