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Citations sur Un jour, je serai une étoile (7)

Les choses n’arrivent jamais par hasard, même dans l’adversité. Tout ce que j’ai enduré doit avoir un sens, j’ai eu un jeu pourri toute ma vie, mais j’ai gagné ce que je suis devenue maintenant : grande et forte. Les emmerdes, faut les cultiver, car c’est un moteur ! Il paraît que je suis incroyable et que j’insuffle le courage à ceux que je rencontre ! Je ne sais pas, pour moi, c’est naturel.
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Mais être chef d’entreprise, c’est épuisant. On vit à 100 % pour l’entreprise, jamais de répit. Et l’immobilier étant au plus bas, je demandai à mon frère une avance sur la revente future de mon appartement, comme un prêt relais. Il me faisait totalement confiance, donc il accepta. Il s’agissait d’une somme considérable, un bon apport pour que la banque ne refuse pas mes crédits. J’aurais vraiment dû me casser une jambe le jour où j’ai signé avec ces voleurs sans cœur ! Tout va bien quand vous avez de l’argent, tout le monde vous adore ! Mais a contrario, quand vous êtes en difficulté, tout le monde vous lâche et les banquiers vous imposent des clauses complétement aberrantes afin de mieux vous sucer jusqu’à la moelle. Enfin, pas tous, je suppose.
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L’enfance

J’ai eu une enfance très difficile, traumatisante même.

Mon nouveau père était intraitable, psychorigide. Les traces de violence, alors que je n’avais que 5 ans, ont commencé à apparaître sur mon dos. Lorsqu’une de mes nouvelles tantes, la plus jeune des deux sœurs de mon père, s’en rendit compte, elle l’interrogea à ce sujet.

Sa réponse : « C’est moi qui ai fait ça ! »

Un véritable choc pour elle. Elle en parla à ma mère immédiatement et discrètement. Comment pouvait-elle accepter ça ? Je ne saurai jamais, mais je n’en veux pas à ma mère. Je la connaissais bien. Elle n’était pas insensible à la violence qu’il me faisait subir, mais les histoires d’adultes restent un mystère…

J’ai donc reçu une éducation stricte. Je mangeais correctement au restaurant, me tenais droite et tournais mes spaghettis dans ma cuillère à soupe comme une grande. De quoi impressionner les voisins de table. Je goûtais tout. Il me forçait de toute façon si je ne finissais pas mon assiette. Je ne sortais pas de table en même temps que mes cousins et cousines qui, eux, s’amusaient. Je prenais une gifle si je ne terminais pas un simple bout de pain. ...
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Rencontre avec Brutus

J’ai été élevée par ma mère pendant quatre années, aidée par mes grands-parents maternels, puisque mon père biologique s’est fait la malle à ma naissance, en bon « super-héros » très ouvert aux femmes qu’il était. Les rares cadeaux que mon « vrai » père m’ait laissés sont une poupée en peluche rose que je garde précieusement, ainsi qu’une grande souffrance, car d’une certaine façon, c’est un peu à cause de lui que ma mère est morte. Vous me trouvez cruelle ? S’il ne nous avait pas abandonnées, elle n’aurait pas rencontré mon beau-père et j’aurais une autre vie aujourd’hui aux côtés de ma mère.

Je n’ai donc jamais connu mes grands-parents paternels. Ma mère travaillait alors comme vendeuse en prêt-à-porter pour une grande enseigne. Elle s’assumait et assurait seule, ce qui, dans les années 80, était assez rarissime. Ma mère était une femme vraiment belle, forte et indépendante. Je dois tenir d’elle pour le courage. Élevée à la dure avec trois frères et sœurs, par des parents ayant connu la guerre, j’aime autant vous dire que ça ne rigolait pas tous les jours pour elle. D’origine corse, avec leur caractère bien trempé, ils mettaient l’ambiance. Ginette et Fernand ont élevé cette petite tribu au fond de la Picardie, aux frontières de la Somme, dans une maison typique du Nord, murs en brique et toit de tuiles rouges. Une chambre pour les filles et une chambre pour les garçons à l’étage, une autre pour les parents en bas. Il y avait un grand jardin avec vue sur les pâturages où, tantôt les chevaux, tantôt les vaches, ratissaient l’herbe trop haute. Tout autour trônaient de grands noisetiers dans lesquels, enfant, j’aimais grimper pour surplomber les lieux. Mon grand-père aussi aimait l’escalader entre deux coups de bêche, mais pour venir me chercher !

Ces moments simples constituent de doux souvenirs de ma jeunesse : une grand-mère se revêtant chaque jour d’une blouse à l’imprimé vintage qui ferait fureur aujourd’hui, des toilettes dans un petit cabanon dehors, avec en guise de chasse d’eau un bon vieux broc. Encore maintenant, je ne suis pas réfractaire aux arrêts pipi sur le bord de la route, les fesses au vent, une façon de renouer avec un plaisir d’enfance. Dans le même esprit, j’ai eu droit au pot avec couvercle dans ma chambre. Mais ça, j’ai laissé tomber. À cette liste des renoncements, j’ajoute le chant du coq… Être réveillée chaque matin aux aurores, non merci !

On a beau râler quand on doit passer du temps chez les anciens, il faut reconnaître que ce sont eux qui nous construisent, eux qui façonnent notre personnalité. Je garde tant de bons souvenirs de mes grands-parents, de nos balades en voiture par exemple, dans leur vieille BX couleur bleu de travail qui se relevait à chaque démarrage, quel plaisir ! Un tour de manège à chaque coup de clé. Je suis sûre que vous aussi vous aimeriez remonter le temps et revivre certains moments de votre enfance. Je vous laisse quelques instants à vos souvenirs…

Quand mes cousines venaient en vacances, nous aimions manger toutes les fraises du jardin et éclater les tapettes à souris avec des cailloux. Tout cela faisait enrager ma grand-mère qui nous poursuivait avec son bon vieux martinet.

Moi, j’ai grandi avec maman dans une petite maison de lotissement plutôt coquette, avec un petit jardin fleuri et un parc à jeux non loin. J’ai très peu de souvenirs de cette période, car j’étais trop petite, mais les photos de famille sont là pour nous dévoiler ce qu’on ignore ou ce qu’on a oublié.

Un peu plus tard, après s’être reconstruite moralement et financièrement, parce qu’un divorce ça coûte cher, et les dettes de mon père aussi, ma mère a continué sa vie, avec moi.

Alors que j’avais environ 4 ans, ma mère rencontra celui que j’allais considérer un temps comme mon « vrai » père, celui que j’appellerai « Brutus », à une soirée organisée chez une collègue, avec d’autres amis et de la famille proche, dont ce gendarme… Rencontre fortuite, terrible coïncidence qui le mit sur notre chemin et provoqua notre malheur, comme dans les tragédies grecques !

De corpulence moyenne, il avait les cheveux blond foncé, clairsemés, coiffés en brosse (profession oblige). Il portait barbe et lunettes de vue, look aviateur, très années 70. Il avait deux styles vestimentaires : uniforme ou tenue décontractée, avec chemise et jeans, coupe toujours très seventies. Il a courtisé ma mère et elle a fini par craquer. « Pourquoi ne pas faire un bout de chemin ensemble ? » se dirent-ils. Ma mère n’avait rien caché à Brutus de sa première vie, son premier mariage, moi, sa fille. Apparemment, cela ne le gêna pas puisque quelques mois plus tard, leur mariage fut annoncé. Le mariage de Brutus, Jacqueline et moi.

Comme à chaque début d’histoire, tout se passa bien. Mais ce père gendarme, qui avait reçu une éducation militaire, était très rigide. Un homme irréprochable avec une ligne de conduite, tout comme ses deux frères policiers. Bref, dans sa famille non plus on ne devait pas rigoler tous les jours. Et avec un tel bagage, on a du mal à devenir un Bisounours.

Très vite, dans ses yeux, j’ai vu suinter la haine à mon encontre, son exaspération. De mon côté, la peur s’emparait de moi dès que je le croisais, dès que j’échangeais quelques mots avec lui… Mais je n’avais pas d’autre référent, alors je croyais qu’il se comportait comme tous les pères. Et le jour où j’ai appris qu’il m’avait officiellement adoptée, je fus soulagée. J’ai souri.
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Les choses n'arrivent pas par hasard, meme dans l'adversité
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Avant-propos

Je suis née le 30 août 1981 dans une petite ville de Picardie, non pas sous X, mais sous Y et, comme ma maman le disait, sous une mauvaise étoile. Pourtant, je porte un prénom anglophone dérivé du prénom Élisabeth : Leslie, avec une signification très intéressante : « Dieu est plénitude ». Bon… pour l’instant, on ne peut pas dire que la vie m’ait fait de cadeaux.

Je suis de taille moyenne, j’ai les cheveux bruns et les yeux marron. Je ressemble fortement à mon père sicilien, ma mère étant plutôt typée corse : cheveux châtains et yeux bleu turquoise. J’assume mon corps… pour le moment. Une taille 40 et un 90D. De quoi réjouir les hommes !

Mon caractère ? Disons que je m’en suis forgé un au fil des épreuves de la vie. Et il est bien trempé. Avant, j’étais la fille « gentille ». On pouvait faire ce qu’on voulait de moi. Naïve en quelque sorte. Avec le temps, j’ai bien changé. Je dis ce que je pense et mes proches me trouvent plutôt cash. Au premier abord, je ne dois pas attirer la sympathie, mais ça m’amuse. Ainsi, je tisse des liens uniquement avec ceux qui ont su percer ma carapace et découvrir l’être drôle, généreux et intense qui se cache derrière. Et je possède encore bien d’autres qualités, notamment l’optimisme !

Il m’a semblé essentiel de trouver un moyen de me vider la tête après ces trente premières années très éprouvantes. Pourquoi le sort s’acharne-t-il ? On dit que la roue tourne, mais quand ? Cela ne m’impressionne pas, je suis du genre à tout prendre avec le sourire : « En vous remerciant, Madame la vie ! »

C’est en découvrant mon cancer il y a quelques mois que j’ai commencé à noircir le papier sur mon lit d’hôpital.

Quand on me demande de résumer toutes mes aventures, je dis toujours : « J’ai tout vécu, sauf la prison ! », et j’espère que cela n’arrivera pas.

Abandon, adoption, violence conjugale, maladie, en passant par la liquidation judiciaire de mon entreprise et quelques déceptions amoureuses.

Voici ma folle première vie…

Il est vrai que je ne suis pas une star, mais comme tout être, j’ai besoin d’affection, j’ai besoin d’exister. Et pourquoi payer un psy puisque certains « peoples » se mettent à écrire des futilités ou que d’autres encore imberbes, couverts d’acné et connus grâce à trois pauvres chansons, sortent leur autobiographie ? À 20 ans ! Mais qu’ont-ils à raconter ? Moi, à cet âge, j’enterrais mes parents tués par balles. Alors quoi ? Il y a bien plus de rebondissements dans ma vie !

Allez, c’est décidé, pour la couverture, je me ferai la fameuse mèche de Justin Bieber ! Mais ça va être compliqué, car la chimio, ça fait plutôt le look Kojak.

Je crois que ce livre peut être une bonne thérapie pour moi, mais aussi aider les autres. Ceux qui, comme moi, ont une vie semée d’embûches. Cela peut paraître étonnant, mais je ne prétends pas avoir mené une existence horrible, malgré tout. Il faut toujours penser qu’il y a pire, ça fait avancer. Bon, c’est vrai que j’ai été abandonnée par mon père à la naissance, puis à 10 ans, je me faisais maltraiter par le nouveau. À 20 ans, je me suis retrouvée orpheline, et mon petit ami de l’époque ne s’est pas gêné pour me frapper de temps de temps. Après avoir enfin rencontré le vrai grand amour, j’ai créé mon entreprise. Ouf, une accalmie, mais je suis tombée enceinte avec un placenta prævia. Puis mon projet de salon de coiffure s’est soldé par une liquidation judiciaire. Et à 30 ans, on m’a annoncé un cancer incurable. Alors, oui, la vie ne m’a pas gâtée, mais il y a pire !

Le plus difficile pour moi, c’est de laisser ma fille seule, sans maman, si je meurs de ce foutu crabe : le corticosurrénalome. Rien qu’à l’écrit, ce fichu mot prend presque une ligne. Le cancer le plus rare ; tant qu’à faire, j’obtiens la palme ! Son père me remplacera probablement par une petite jeunette moins abîmée par les coups de scalpel. C’est donc à ma Milla que je dédicace ce livre et à tous ceux qui traversent des épreuves. Pour laisser une trace, pour donner du courage.
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Je suis heureuse et soulagée d’avoir le temps de te dire au revoir, ma petite Milla, toi qui n’as que 5 ans.

Je voudrais te raconter dans ce livre comment, chaque jour, tu m’as donné la force d’avancer et de me battre contre ce fichu cancer. Te dire combien tu es la petite fille que j’ai toujours rêvé d’avoir.

Il y a tellement d’amour pour toi qui coule en moi. La vie ne te fera pas toujours de cadeaux, mais la force que je pense t’avoir transmise te rappellera, à toi aussi, qu’il faut se battre, et je sais que tu en es capable.

Mon cœur te demande pardon, Milla, parce que je ne voulais pas t’abandonner, comme moi je l’ai été.

Savoir que je ne te verrai pas grandir est un supplice de chaque instant, mais en partageant cette histoire d’amour qui nous lie, j’espère aussi encourager les autres à lutter, leur faire du bien, et démontrer que même dans les épreuves, on peut trouver le bonheur.
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