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Critique de 974JerLab34


Cette fausse biographie de Michelangelo Merisi dit le Caravage relate les cinq dernières années de la vie du peintre. En effet, l'auteur, dans sa postface, justifie les libertés prises avec la « vérité » historique. Vérité, qui dans le cas du Caravage, est de toute façon illusoire. La perception contemporaine de l'auteur repose sur des sources considérées comme peu fiables et qui trahissent le plus souvent des interprétations morales davantage qu'une exposition objective des faits. La violence du Caravage est documentée mais l'époque, elle même, était violente et omettre le contexte historique induit toujours des anachronismes.
Le Caravage était un ivrogne, c'est un fait, un probable syphilitique, un éventuel bisexuel. Mais, surtout et peu importe les secrets d'alcôve, il reste un génie de la peinture. Un de ces artistes jalons, dans le sens ou il y a un avant Caravage et un après Caravage. le mérite principal de cet ouvrage, lu d'une main avec dans l'autre une tablette (qui n'a jamais autant mérité son étymologie), est de réviser la pinacothèque du maître (en se gardant bien d'un fâcheux jeu de mot induit par l'homophonie de ce terme savant).
Si mystère il y a, il réside d'abord dans cette invention d'un langage pictural nouveau. Peter Dempf n'avait sans doute pas besoin d'inventer une intrigue digne de Closer autour du peintre. Intrigue qui finit par s'étirer et prendre des allures de roman feuilleton. L'Italie de ce tournant du XVI/XVII siècles et notamment les sempiternelles intrigues vaticanes offraient assez de matière romanesque pour éviter de se noyer dans de fumeuses hypothèses sur l'artiste qui ne fut jamais maudit. Avec le Caravage, nous sommes très loin de van Gogh par exemple !
Le Mystère Caravage est, en outre, un livre au style trop policé. Les scènes de violence, d'érotisme, de création artistique ne déclenchent aucun malaise, aucune enthousiasme comme, si à l'instar de l'auteur, nous observions davantage que nous ne ressentions. Exactement l'inverse de ce que la découverte d'un Caravage dans un musée ou mieux, dans une église romaine provoque.
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