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Critique de petitours


Les Que sais-je? des éditions PUF sont bien souvent une valeur sûre. Pas de surprise donc sur le caractère très didactique et pédagogique de ce petit manuel qui revient sur les différents visages du narcissisme dans l'histoire de la psychanalyse. Ouvrant ce passage en revue sur une délectable citation d'Oscar Wilde ("S'aimer soi-même est le début d'une passion qui dure toute la vie"), l'auteur annonce la couleur des références littéraires, historiques, mythologiques ou sociologiques qui égrènent sa démonstration. Un regret toutefois, et qui porte probablement plus sur la psychanalyse dans son ensemble que sur le travail de l'auteur : entre nosographies médicales, taxinomies des symptômes et création d'un lexique propre à la psychanalyse, on a parfois l'impression que le psychanalyste parle au psychanalyste. A mi-chemin entre d'une part une science véritable dont l'arsenal hypothético-déductif permettrait une thérapie démontrée, et l'approche fictionnée des personnages narcissiques qui en rendrait toute la profondeur, il semble que le psychanalyste reste aux deux gués. Les symptômes sont richement décrits, fournis d'anecdotes de thérapeutes et de références érudites, mais on est en droit de se demander si la psychanalyse ne constitue pas ici qu'un rapport de pouvoir avec le patient narcissique.

Pour conclure le fond de ma pensée, cet échange délicieux issu du Malade Imaginaire (découvert sur Babelio à l'instant) :

Argan
Les médecins ne savent donc rien, à votre compte ?

Béralde
Si fait, mon frère. Ils savent la plupart de fort belles humanités, savent parler en beau latin, savent nommer en grec toutes les maladies, les définir et les diviser ; mais, pour ce qui est de les guérir, c'est ce qu'ils ne savent point du tout.
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