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Critique de Citelle


Voici un livre passionnant qui sensibilise à l'art de faire durer les choses.
Il est écrit par deux sociologues, qui, dès les premières pages, à travers le récit d'une journée banale, nous offrent un aperçu de la diversité des actions de maintenance.

Sept chapitres vont nous éclairer sur les différents aspects de cette maintenance.
Le premier fait une distinction importante entre réparation, ponctuelle, et maintenance, routinière.
Le deuxième nous plonge dans le métro parisien avec ses panneaux indicateurs qui semblent immuables. Et pourtant, on nous montre qu'ils sont obligatoirement l'objet d'une maintenance continue pour rester fonctionnels.
Le troisième souligne la nécessaire attention à l'usure : il faut voir, toucher, sentir, être familier de la matière.
Le quatrième parle de la rencontre de l'homme et de l'objet, qui parfois résiste, ou peut être détruit ou endommagé par l'action de maintenance en elle-même.
Le cinquième parle du rapport au temps : faire durer, c'est parfois faire exister des choses oubliées (l'horloge du Panthéon). C'est parfois sélectionner parmi tous les caractères de l'objet celui que l'on va faire durer (le corps de Lénine), c'est parfois seulement ralentir sa dégradation (Oradour ou la Joconde).
Le sixième mène une réflexion sur l'authenticité des objets maintenus.
Et enfin, le septième y questionne le droit à la réparation (le logiciel d'un tracteur n'appartient pas à l'agriculteur), et la culture du tout jetable.

C'est un livre étonnant, au style d'écriture très abordable, agréable et rigoureux.
De multiples récits illustrent les notions développées, on voyage dans toutes sortes de mondes captivants qu'on ne soupçonne pas.

Et on peut réfléchir à l'invisibilité des actions de maintenance et au mépris que certains ont envers ces activités et qui préfèrent mettre en lumière l'innovation médiatisable.
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