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Critique de Tbilissi


Attention livre dangereux ! J'ai eu envie de m'enfermer pour le lire, et même si j'ai tenté de conserver une vie normale je pense que ma famille va être bien contente que je l'aie enfin refermé pour la dernière fois.

Reste à faire un bilan, ce qui n'est pas chose facile tant ce livre m'a captivée, et que je suis encore toute tremblante de... de quoi au juste ? D'excitation, de peur, de dégoût, de révolte, et assurément de jubilation de m'être sentie à ce point là retournée par un récit.
Et pourtant ce n'était pas gagné, quand j'ai reçu "la bête" via l'opération masse critique (un grand merci au passage!), j'ai commencé par être déçue, le livre est gros et lourd, il fait 650 pages, moi qui affectionne les petits formats... Mais bon, la couverture est très belle, et j'ai bien fait d'ouvrir l'ouvrage, qui m'a happée d'emblée.
Par son style tout d'abord, vif, ciselé, délicat. Là je me suis dit, petit sourire en coin, "ça va être cool". Cool n'était pas vraiment le mot, mais mon intuition avait en effet détecté quelque chose de grand.
L'intrigue ensuite, d'une inventivité et d'une dramaturgie brillantissimes ! Elle entrelace les histoires de Louis Barthes, notaire retraité à la recherche ses origines, Bruno un adolescent geek et surdoué perdu en montagne suite à sa chute dans un torrent, Atrimen jeune fille semblant surgie d'un autre temps, et d'une cellule de la police, la cellule TEH -Traffic d' Êtres Humains-, spécialement créé suite à une série de meurtres plus que mystérieux, qui plus est étalés sur 25 ans.
Enfin j'ai particulièrement apprécié les subtiles réflexions sur la vie distillées discrètement dans tout le roman, sans nuire le moins du monde au déroulement de l'intrigue et à la fluidité du récit. Sur la maternité.
Sur la solitude, que peuvent ressentir aussi bien un septuagénaire affable au possible que LA méchante, la plus grande et plus cruelle manipulatrice rencontrée depuis longtemps.

Les références à la secondes guerre mondiale sont hyper réalistes et très émouvantes, et le parallèle entre la fiction du cheptel et l'horreur réelle de ces épisodes, comme la rafle du Vel d'Hiv, fonctionne parfaitement.
Le dénouement en un long chapitre de 40 pages est oppressant à souhait et l'épilogue m'a laissée presque orpheline.

Vous l'aurez compris, un véritable coup de coeur (ou coup de poing ?) pour moi, qui m'a donné envie de découvrir les autres romans de Céline Denjean, auteure qui malgré la noirceur de son intrigue semble avoir beaucoup d'humour comme l'atteste le clin d'oeil qu'elle se fait quand l'enquête atterrit dans son village natal.
Ah si une dernière chose : au moment où je conclus, le cheptel ne compte que 14 lecteurs sur babelio ; une aberration à réparer, ruez vous sur ce phénomène !
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