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Critique de Davjo


Sa plume, ses photos, il y a une identité Depardon, une cohérence. Méditations errantes. La pensée erre aussi. L'oeil se perd dans les images. C'est un livre de poche, chez point Seuil, qu'on lit deux fois. La première, on se concentre sur le texte, puis on revient aux photos.
Portions de routes vides, coins désolés dans le désert, images verticales sur lesquelles pèsent des ciels irradiants, goudrons dégradés, bitumes brisés. Ombres allongées, personnages solitaires en mouvement, surpris dans leur vie de pauvreté. Aridité générale (Je suis un photographe sec), lignes caillouteuses, monde de mers asséchées, revêtements de sols fracturés, défoncés, rues désertes à la banalité effrayante, toute une succession de ce qu'il appelle des temps faibles, par opposition à temps forts.
Ce questionnement qui est celui d'Errance, ces retour sur le passé, la ferme du Garets, la solitude du jeune provincial monté à Paris, c'est celui du grand artiste qu'il est. Il y a toujours une émotion, un message qui circule, une vie d'homme qui témoigne sur son temps.
Depardon n'est pas qu'un simple photographe, un cinéaste documentaliste prisé par les journaux culturels, un auteur aux phrases simples et mélancoliques, mais c'est quelqu'un qui a l'idée de photographier ce que les autres ne photographient pas, il ouvre des pistes, il donne des autorisations.
Depardon est un des plus grands artistes actuels, et j'ai l'impression qu'on ne le sait pas assez, que seuls les happy few le savent. Pourtant, quel art accessible. Et en train de se faire.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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