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Critique de Lprieur


J'ai été déçue par Sandremonde, dont le titre et la quatrième de couverture me donnaient pourtant envie. Je ne dirais pas que j'ai détesté : je suis allée jusqu'au bout de ma lecture, car j'avais malgré tout envie de savoir la fin (j'abandonne très peu de lectures) mais je dois avouer que j'ai survolé ladite fin. Pour la dévorer, il aurait fallu que j'adhère davantage au début.

L'on croise des personnages intéressants dans Sandremonde ; pourtant, en tant que lectrice, je n'ai pas eu le temps de m'attacher à eux - il faut dire que l'histoire est assez elliptique et que l'on traverse par ailleurs des lieux divers qui s'enchaînent (notamment les 250 premières pages). J'avais l'impression que le narrateur énonçait des faits de façon très détachée. J'aurais aimé être bousculée. Certains épisodes s'y prêtaient bien, comme lorsqu'Elyz-Ana, l'héroïne, est poursuivie et son fief d'accueil anéanti.

Je me suis encore moins attachée à cette héroïne dont le surnom "l'Ombre" semble la définir ; pour moi, ce n'était qu'un sobriquet car on ne sait pas vraiment comment elle l'est devenue. Tout un pan de sa vie est passé sous silence. Dommage : ce nom semblait porteur de sens mais à la façon dont il est imposé, il sonne creux. Remarquez, c'est cohérent avec ce qu'elle dégage : Elyz-Ana parle assez peu ; les dialogues mettent peu sa personnalité en valeur car ils (elle?) incarnent voire récitent le Livre du Kalath-Kal. En outre elle exprime très peu d'émotions et manque de profondeur, à l'instar de sa relation avec Kün-Sudul, sortie de nulle part : je n'en ai pas vu l'intérêt.

Le manque d'émotion et de complexité des personnages est aussi à l'origine de mon manque d'intérêt pour la mythologie de Sandremonde, car celle-ci existe surtout à travers les personnages. Par ailleurs, Elyz-Ana est évidemment l'enfant-destin, qui comme par hasard (c'est le destin, tu vois) possède depuis perpette une arme nommée Miséricorde dont elle ne se sépare jamais. Celle-ci s'avère - surprise ! - une sorte d'objet sacré dont elle a besoin dans sa quête. ... Dans un autre contexte, si l'auteur avait développé ce lien particulier avec Miséricorde, cela aurait été significatif. Or dire que ce lien existe ne suffit pas. En l'état, on dirait juste une mauvaise coïncidence bien pratique.

J'ai apprécié certains passages, notamment la beauté de certains paysages, l'existence de l'Inframonde ou du Pays de l'Eté (Emain-Ablach qui me rappelle singulièrement l'au-delà égyptien). L'univers de Sandremonde n'est, finalement, pas exploité à sa juste valeur. Je pense que j'aurais davantage aimé l'histoire si j'avais eu le temps de m'attacher aux personnages. Pour cela, il aurait fallu que Jean-Luc Deparis se montre moins elliptique, prenne le temps de réellement donner corps à l'Ombre.
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