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Critique de Crossroads


Je m'ai trompé.
Pensant basiquement acheter un bouquin post-apo, au pire vantant les mérites cachés d'une fiesta déroulant son cortège de fumette sur son lit taille XXXL de boum-boum endiablé -ce soir, je m'fous la tête à l'envers, j'inaugure la wave-party-, ben non, plouf, zobi sur toute la ligne, ce sera le destin monstrueusement tragique de Sonali Deraniuyi, Derrinaya, de Sonali.

Tout le monde se souvient de ce séisme qui dévasta le Sri Lanka fin 2004.
Un tsunami d'une rare ampleur semant la mort et le chaos.
Sonali en ressortira presque indemne physiquement mais désormais comme en retrait du monde qui l'entoure et qui n'aura de cesse de lui rappeler ce qu'elle a perdu à tout jamais.
Ses deux parents, ses deux enfants et son mari n'auront pas eu sa "chance".
A quoi bon vivre dans ces conditions ?
Comment trouver le moteur nécessaire, la motivation suffisante pour avancer alors que tout ce que vous aimiez n'existe plus.

Il faut être dans de très bonnes dispositions pour entamer un tel bouquin ou bien miser sur un Lexomyl bradé durablement à moitié prix.
Plombant, d'une infinie tristesse, un abîme de souffrance quotidien que rien ne semble pouvoir combler à plus ou moins long terme.

Le courage est là, indéniable, nécessaire.
Le phrasé empreint d'une force peu commune.
Et pourtant quelque chose m'a dérangé dans ce témoignage d'une affliction insondable.
Peut-être cette sensation durable de voyeurisme déplacé.
Cette difficulté à concevoir la réalité tangible d'un tel drame.
Sonali Deraniyagala explose l'adage voulant que les grandes douleurs soient muettes.
Besoin de mettre des mots sur ses maux comme seul et unique moyen thérapeutique.
Il n'en reste pas moins le témoignage puissant d'une femme qui se reconstruit aujourd'hui lentement, pas à pas.

Je ne peux que lui souhaiter le meilleur, elle qui connut l'indicible un matin de Décembre...
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