AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les oiseaux de passage (10)

Depuis quelques mois, l'on voyait passer dans les rues de Paris des fourgons aux fenêtres grillagées, chargés de leur cargaison d'assassins et de petits voleurs, de condamnés à mort et de gens sans vertu, d'hommes et de femmes jugés et transférés. Le claquement des sabots et le grincement des grandes roues remplaçaient aussi le cortège des forçats déguenillés, marchant enchaînés sous le regard des honnêtes gens que le spectacle réjouissait. Une révolution était passée par là et la monarchie de Juillet se voulait moins cruelle... Elle n'en était pas plus humaine pour autant.
Ce matin de septembre 1838, c'est un bien maigre butin que transportait la voiture cellulaire, tirée par deux chevaux pressés. Dans un coin, l'enfant se tenait recroquevillé, le corps secoué sur les pavés inégaux. Il ne ressemblait pas à ces gosses en haillons courant les rues après une maigre pitance, comme en voyait tant. Non. Jacques avait le teint pâle et le visage délicat des êtres entretenus. De ses grands yeux pleins de larmes, il fixait muettement l'agent assis en face de lui qui s'éventait avec un document. (...)
"Six mois", voilà ce que l'enfant avait retenu.
Commenter  J’apprécie          10
Il le sait maintenant, toute sa noblesse lui vient du fait qu'il est le fils de ce peuple. p. 238
Commenter  J’apprécie          10
Pour élever Narcisse, sa mère s'est adonnée aux plus lourdes besognes, trempant ses mains de femme, autrefois baisées, dans le lavoir glacé, rinçant le linge des bourgeoises, celles-là même que leurs maris cocufiaient sans vergogne pour livrer ensuite le fruit de leur pulsion passagère à la misère. p.237
Commenter  J’apprécie          10
[...] Narcisse apprit ce jour-là qu'il valait mieux se passer d'un père que d'en avoir un qui vous reniait. Qu'on pouvait s'en trouver un nouveau, d'adoption, et l'aimer plus que son propre géniteur qui n'était après tout qu'un inconséquent sans cervelle, un jeteur de foutre, un éjaculateur de crétin. p. 97
Commenter  J’apprécie          10
L'oiseau l'avait suivi jusqu'à l'hospice. Il remplissait le ciel de ses ailes déployées et il riait en tournoyant au-dessus de lui. Du fond de son panier qui se balançait à droite, à gauche, Séraphin voyait tout, entendait les sons les plus lointains. "Elle va revenir", lui avait dit l'oiseau soyeux en levant ses plumes au détour du vent ; elle était partie devant et, quand elle aurait trouvé l'endroit, elle le ferait chercher. L'oiseau savait où le trouver.
"Elle va revenir", murmura-t-il, la tête tournée vers le ciel.
Commenter  J’apprécie          10
Il a rangé sa couche, il a balayé le sol, chaussé ses sabots et maintenant, debout devant la porte, il attend. Il attend qu'un surveillant vienne et entrouvre le guichet, il attend devant une porte close, parce qu'on n'ouvre plus les portes si ce n'est un quart d'heure pour se laver dans la cour, à un moment où personne ne peut le voir et où il ne peut voir personne.
Il attend dans le silence.
Commenter  J’apprécie          10
On ne lui vole plus son pain, mais c'est pire qu'avant.
Assis par terre les jambes écartés, Séraphin ne joue plus. Le caillou qu'il a ramassé hier dans la cour, il le tient bien serré dans son poing. Il n'a pas faim de pain, il a faim de Charles, et de Jacques, et cette seule pensée le fait hoqueter plus fort...
Il est petit alors on l'oublie.
Commenter  J’apprécie          10
"Nous avons été émerveillés de l'activité, de l'ordre et de l'intelligence qui règnent partout.
Sans parti pris, entrez dans chaque cellule et voyez ces yeux clairs, cet air calme et résigné. Voyez comme tout est rangé, comme tout est propre : l'établi, les outils, le lit, la chaise, les livres, les cahiers d'écriture...
Interrogez le médecin : il vous dira que leur santé à tous est meilleure que dans la vie libre.
..."

M. Moreau-Christophe
Inspecteur général des prisons du royaume
Commenter  J’apprécie          10
Il ne voulait pas s'habituer, il ne devait pas s'habituer, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Impossible de penser à demain comme à un autre jour parce que tous les jours se ressemblaient, parce qu'un seul jour paraissait durer une vie, parce que maintenant sa connaissance des moindres recoins de la maison lui donnait l'impression qu'il allait passer ici le reste de son existence.
Commenter  J’apprécie          00
À Paris, sur simple demande adressée au président du tribunal de son arrondissement, un père mécontent du comportement de son enfant pouvait le faire enfermer, les garçons à la Petite-Roquette et les filles à la prison de Saint-Lazare. La durée de correction, renouvelable, allait de un à six mois consécutifs.
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (31) Voir plus



    Quiz Voir plus

    1 classique = 1 auteur (XIX° siècle)

    La Chartreuse de Parme

    Stendhal
    Alfred de Vigny
    Honoré de Balzac

    21 questions
    566 lecteurs ont répondu
    Thèmes : classique , classique 19ème siècle , 19ème siècleCréer un quiz sur ce livre

    {* *}