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Critique de Sachenka


L'art de l'effacement est un petit bijou, un de ces recueils qui passent inaperçus, mine de rien, desquels on n'attend pas nécessairement grand chose à part un moment de lecture agréable mais qui se révèlent une belle surprise, une expérience enrichissante. Bon, soyons clair, ce n'est pas un coup de coeur qui figurera dans mon Top10, dont je chérirai le souvenir à jamais, mais, dans tous les cas, il me donne l'envie de lire d'autres bouquins d'Anita Desai.

Trois nouvelles, trois histoires. Toutes se déroulant en Inde, le pays d'origine de l'auteure.

Un haut-fonctionnaire vieillissant se rappelle sa première affectation. Timide, fraichement sorti de l'université, il avait obtenu un poste dans une région excentrée. Là, un pauvre métayer avait essayé de le convaincre de recommander la transformation en musée d'une vieille maison délabrée mais remplie des souvenirs de voyage du dernier propriétaire. Ou bien n'était-ce que son imagination ?

Une professeure de lettre timide convainc une ancienne camarade de classe de la charger de la traduction du recueil de son auteure préférée mais l'expérience ne tourne pas aussi bien qu'elle l'aurait souhaitée.

Un homme, qui n'a gardé presqu'aucun souvenir d'une enfance et d'une adolescence esseulées mais fortunées, tourne le dos à la civilisation à la mort de ses parents et s'isole sur une montagne au pied de l'Himalaya. Toutefois, cette civilisation le rattrape quand une équipe de tournage se pointe.

Trois histoires, trois protagonistes. Uniques mais, en même temps, semblables. Des êtres timides, qui n'osent pas confronter les autres, dire le fond de leur pensée, qui se laissent mener par les événements. Des êtres qui se protègent en s'isolant, qu'un seul et unique moment de courage (ou d'abandon) a pu faire entrevoir une possibilité mais qui retombent facilement dans l'oubli. Des êtres qui maitrisent l'art de l'effacement. Sur les autres, les projecteurs !

Trois histoires, trois protagonistes, un seul et même rêve ? Parce que ces trois nouvelles sont comme un long rêve évanescent. le lien qu'elles entretiennent avec la mémoire, les souvenirs, il est précieux. Après tout, le haut-fonctionnaire, Prema et Ravi sont-ils victimes de leur imagination ? Leurs têtes leur jouent-elles des tours ?

Et que dire du style d'Anita Desai ? Il est charmant, tout en douceur, pleine d'humanité. L'auteure n'a pas écrit des nouvelles à chute, oh non ! Et c'est correct ainsi. Pas besoin d'action, de rebondissements multiples. Il faut savoir se détendre, s'asseoir tranquillement et regarder autour de nous. Profiter du moment présent, de la vie. C'est tout.
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