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Critique de Mohamed-Ben-Abbes


Dire que j'ai été touché par cet ouvrage serait un doux euphémisme car il a réveillé en moi des souvenirs douloureux d'un petit Chaoui des Aurès écartelé entre deux cultures, ma berbérité d'abord et ma francité ensuite. Je reconnais en l'auteur de ce magnifique texte un frère en souffrance, en amour et rédemption ! Cet Ode au Pardon convoque les mânes des Justes, comme le disait Camus : "La violence est à la fois inévitable et injustifiable". A cette aporie l'auteur ne cesse de rechercher des issues, il stigmatise toujours les conduites inauthentiques qui se donnent des alibis faciles pour accepter le mal ou le justifier : "Aux yeux de certains (les collègues professeurs de M. Desaulles), je portais comme une sorte de tunique de Nessus, entiché d'un patronyme aux accents orientaux". Quelle puissance évocatoire de la souffrance non-dite d'un enfant Maghraouas (Aimgharen en Chaoui) et d'une infirmière des Ardennes. Ils fuient l'évidence irrécusable du mal dans les contraintes de l'ordre social ou d'une rationnalité faite d'évidences superficielles. La position de l'auteur a moins pour elle la lucidité fractale d'un voyant qui ne fuit pas le mal mais en fait loi d'existence. Merci, mille fois merci de ce somptueux texte qui a reveillé en moi ma berbérité perdue...
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