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Critique de kitou94170


« Je voudrais que la nuit me prenne » pourrait être le titre d'un poème, voir la première phrase de ce même poème. C'est en fait le titre du dernier roman d'Isabelle Desesquelles, romancière dont je n'avais lu aucun livre et que je découvre encore une fois grâce à Babelio.
Titre poétique mais aussi énigmatique qui à lui seul pourrait résumer assez bien ce très beau roman.

C'est la voix de Clémence, petite-fille de 8 ans, que nous entendons tout le long de l'histoire. Elle raconte son enfance, petite fille aimée et choyée auprès de parents qui rivalisent de fantaisie. Dans son univers, il y a Lise sa cousine un peu plus âgée et un brin délurée qui vit chez leur grand-mère et surtout Just, son amoureux. Parce qu'à 8 ans on est sûr que tout est possible, alors elle le sait ils se marieront et vivront toute leur vie ensemble, auront même des enfants !

Rien n'est plus beau que la voix et l'innocence l'enfance lorsque le monde autour n'est qu'amour.

Des mots tendres, des promesses, ses parents en remplissent son univers et elles nous les rapportent. Alors pourquoi au détour d'un mot, d'une phrase, cette voix de petite fille se transforme soudainement ? Qu'une ambiance trouble s'immisce petit à petit dans son récit ? Une ombre, un mystère cruel et insondable planent.

Que s'est-il passé pour que l'innocence se voile ainsi de noir ? Parce qu'on le sait, le bonheur quand il est là, il faut le serrer dans ses bras et essayer de ne plus le lâcher car parfois l'impensable n'est jamais loin.

« Je voudrais que la nuit me prenne » est pour moi un livre magnifiquement bouleversant mais surtout inclassable dans lequel l'auteur nous décrit avec une infinie justesse la puissance de l'amour filial.

Le regard que pose Clémence sur la vie et sur les dangers d'un bonheur trop grand que l'on croit éternel est d'une grande maturité mais également assez déroutant, parfois dérangeant. A travers lui, nous prenons conscience petit à petit de l'urgence à aimer. Car dans la vie malheureusement rien n'est jamais acquis.

Je remercie grandement babelio pour m'avoir proposé ce roman en masse critique et aux éditions Belfond de m'avoir permis de découvrir cette romancière. Ce livre ne sera sûrement pas le dernier que je lirai d'elle.
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