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Critique de Loubhi


Livre conséquent de 350 pages composé de 7 récits indépendants les uns des autres où le français et les tournures francophones de nos cousins Québécois se marient pour la bonne cause ; la sauvegarde de notre planète et l'écologie. On peut être, parfois, désarçonné par cette "parlure" mais ce n'est pas rédhibitoire pour la compréhension globale et on retrouve en annexe un lexique des expressions québécoises que le lecteur n'aurait pas eu le loisir de comprendre. Au global, l'importance des messages adressés par chaque récit comme leur structure et son appropriation a nécessité, chez moi, un certain temps de "digestion", l'ensemble est fort...
7 nouvelles donc aux intitulés particuliers et inhabituels, de longueur inégale :
- A boire debout.
- Couplet.
- Étranger.
- Feu Doux.
- Fins du Monde.
- Générale.
- Ulmus Americana.
Comment ne pas être sensibiliser aux effets que notre environnement naturel a subi et subit encore si lourdement par la fuite en avant dans sa mise en péril par la race humaine avec pour la première de ses nouvelles la chronique simultanée des derniers jours d'un adolescent hospitalisé et celle des dernières catastrophes naturelles (fonte des glaciers, inondations, attaque d'ours) auxquelles ils assistent alors que son élan vital s'éteint... Une similitude entre une planète qui se meurt et ce malheureux narrateur condamné par une leucémie, enfermé dans l'aile d'autres jeunes aussi condamnés par la maladie . Une nouvelle chargée en émotions ; une série de catastrophes naturelles et un jeune qui se meurt qu'il faut déjà digérer avant d'aborder les suivantes.
Second témoignage dans "Couplet" titre reprenant en intitulé le nom d'une baleine dont le narrateur s'est attaché. Ici c'est le témoignage d'un jeune couple amoureux prêt d'avoir un enfant, partageant par ailleurs la passion du spectacle offert par l'océan et la survie des baleines grises dont le cycle de reproduction est gravement entaché par une planète en péril. Là aussi, l'auteur met en parallèle la disparition des baleines et de leurs petits et le délitement du couple face à l'usure et à l'intérêt de voir vivre leur l'enfant en gestation dans un univers où l'humain détruit les plus beaux spectacles naturels.
Pour "Étranger", c'est la nuit d'ivresse de Samuel Légaré, en rupture de couple, de relations sociales, confronté à une sorte de revanche de la nature, ici aussi outragée par la destruction d'une réserve naturelle dont les coyotes s'attaquent au milieu urbain et à ses habitants, faute de foyer. Nouvelle plaidoirie pour la fin des destructions de lieux naturels par l'être humain sous peine d'un retour de bâtons.
"Feu Doux" est le récit de vie des générations actuelles, multi diplômées, à l'avenir supposé doré qui refusent, au grand effroi de leurs aînés, la sur consommation et la destruction massive et progressive de la planète par l'être humain. le narrateur va ainsi dresser le portrait du plus jeune de ses frères, Louis, qu'il a pratiquement élevé, indiscutablement surdoué et à l'avenir professionnel sûr se mettre progressivement en marge des siens et de la société pour revenir à ce qu'il considère être le fondement de toute vie humaine ; se mettre au service de la protection de la nature et y vivre le plus simplement possible. Sacrifier tout, rompre avec sa famille pour aller au bout du combat d'une vie au rythme de la mère nature. 
"Fins du Monde", c'est le récit d'une bande d'adolescents qui se crée, se renforce, s'affronte et se construit sous les augures d'un terrain vague et de son bois. Espace de liberté donc mais qui ne le restera pas suffisamment longtemps, victime de la volonté hégémonique de sournois promoteurs.... Aménagé, s'il reste dans un premier temps un espace de liberté,  source de jeux et d'histoires sortis de l'imagination du narrateur et de ses jeunes complices, il devient privé et prive ainsi cette bande de sa complicité avant qu'elle ne se dissolve, sans retour. Nouvelle atteinte funeste à la nature que les deux derniers récits "Générale" et "Ulmus Americana" vont encore accentuer entre le récit d'enfance autour d'une tante, marginale mais première défenseure du respect de la nature et de sa faune et de sa disparition inexpliquée pour l'avant dernière nouvelle et l'amour d'un grand-père pour l'orme qui borne son terrain et dont il fait le récit d'une histoire millénaire, source de légendes inépuisables dont il nourrit son petit-fils pour le dernier des récits...
L'ensemble de ces nouvelles ne peut qu'interpeller le lecteur, c'est un plaidoyer / testament pour le respect de notre planète et de la nature  riche combinant joies, tristesses, faits et constats. le style narratif est de qualité, les images et descriptions fortes, une belle lecture, tout à fait dans l'air du temps.
Lien : https://passiondelecteur.ove..
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