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Critique de Delphine-Olympe


Ce livre me laisse une impression mitigée. Je n'ai pas d'avis tranché dessus. Je l'ai lu rapidement - on entre dedans sur les chapeaux de roue, certains passages sont brillants, mais, à mi-chemin du récit, je me suis un peu ennuyée... avant d'y retrouver de l'intérêt.

A travers une foisonnante galerie de personnages, Despentes propose une peinture de notre société. On a ici et là évoqué Balzac à son sujet, sur la suggestion de la quatrième de couverture présentant son roman comme une «comédie inhumaine». Pourquoi pas. Attendons de voir la suite : les deux autres tomes qui nous sont promis à Vernon Subutex et les romans à venir de Virginie Despentes. Car La comédie humaine était l'oeuvre d'une vie. Chaque volume constituait la pierre d'une architecture beaucoup plus vaste donnant au final une représentation riche et globale de la première moitié du XIXe siècle.
Or Vernon Subutex s'en tient à des personnages très parisiens et qui, sans être forcément des marginaux, sont néanmoins pour beaucoup des individus se tenant à distance de l'ordre établi : anciennes stars du X, musiciens ou ex-musiciens de rock, individus bricolant sur la Toile, transexuel... plus ou moins accros à la dope et à l'alcool. Au milieu de cette faune, le reste de la population apparaît en creux, comme des victimes de la société que les héros du livre rejettent chacun à sa façon. Ainsi, comme il est dit dans le roman, si les sdf ne sont pas chassés de la rue, mais au contraire tolérés voire exposés aux yeux de tous, c'est parce qu'ils servent d'épouvantail : voici ce que vous deviendrez, braves gens, si vous refusez de continuer à travailler comme des brutes pour un salaire vous permettant tout juste de survivre sans jamais profiter de ce que vous brandit la société de consommation que vous contribuez à faire prospérer.

A vrai dire, je crois que c'est cela qui m'a un peu gênée. Virginie Despentes a incontestablement du talent : elle sait construire et nourrir un personnage, et elle possède un style vif, incisif, qui installe efficacement une situation ou une atmosphère, et qui fait parfois mouche dans des formules qui claquent.
Mais si ses personnages peuvent être attachants, si elle parvient parfaitement à en révéler les failles - même chez les plus antipathiques - pour justifier leur psychologie et si, ce faisant, elle en dit long sur notre société, son parti pris m'a parfois semblé un peu pesant, ou un peu radical. L'empathie qu'elle a pour ses personnages écorchés est palpable, mais pour faire un véritable tableau social, les personnages qui l'intéressent moins, les monsieur-et-madame-tout-le-monde auraient besoin, me semble-t-il, d'être plus fouillés, quitte à nous convaincre alors de leur médiocrité. Selon moi, l'ensemble gagnerait alors en force.

Attendons le tome 2. Il n'est pas dit que je ne le lirai pas...

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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