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Critique de Christophe_bj


A vingt-six ans, Paul Delorme est auditeur dans la succursale parisienne d'un grand cabinet américain, McGinley. de famille aisée, après une scolarité dans des établissements privés catholiques, il a emprunté la voie royale des prépas pour ensuite intégrer l'Essec (comme l'auteur, qui lui n'est cependant pas passé par les prépas), la meilleure grande école « de commerce » avec HEC. Il est « staffé » sur une mission chez Astrion, une multinationale française, et audite notamment ses succursales au Moyen-Orient. Il y découvre des irrégularités comptables assez graves. Sa gestion du dossier sera le premier faux pas de sa vie de premier de la classe. ● NetGalley proposait ce roman et, au vu du précédent et premier roman de l'auteur, Braises de stars, une comédie de moeurs dans le milieu de la publicité et de la communication à l'ère des Youtubeurs qui avait l'air très amusant, je me suis dit qu'il pourrait me plaire. ● Malheureusement, ce Vestiaire américain n'a rien de comique ; on peut même dire que l'humour lui fait copieusement défaut. ● L'impression générale que fait ce texte est assez étrange. On se croirait dans un roman des années 1950 (la copine du narrateur, 24 ans, lui dit par exemple « Mais Paul, ne fais pas l'enfant »…). le style est désuet, avec une abondance exagérée d'imparfaits du subjonctif, un académisme pompeux qui ne cadre pas du tout avec le milieu de l'entreprise des années 2020. ● Mais quelque chose cloche encore davantage – et cela se rattache directement à ce style hors-sol –, c'est la façon dont est décrit le milieu grand-bourgeois qui manifestement fascine l'auteur : on dirait bien qu'il cherche à scruter un milieu qu'il ne connaît pas vraiment, si bien qu'il le caricature sans même le vouloir, tant il en rajoute dans les détails du style de vie de ces gens – détails au demeurant totalement inutiles dans l'économie du récit : descriptions méticuleuses de vêtements, de rallyes, de voitures, d'appartements, d'immeubles, de maisons, de quartiers, etc. ● D'autre part, et symétriquement, l'intrigue est d'un simplisme qui confine au ridicule. Tout y est prévisible et les descriptions dont je viens de parler prédominent beaucoup trop sur l'action, qui est tellement étique qu'on la dirait faite pour un roman jeunesse. ● Je me suis ennuyé, j'aurais sans doute mieux fait de lire le premier roman de l'auteur – mais à présent je n'en ai même plus envie… ● Une phrase que j'ai aimée cependant : « [O]n cassait la gueule du premier de la classe parce que ses résultats dégueulasses et individualistes trahissaient la cause commune en jetant une lumière crue sur la nullité confortable et reposante dans laquelle on se plaisait. » ● Je remercie NetGalley et les éditions du Rocher de m'avoir permis de lire ce livre dont la parution est prévue le 1er février 2023.
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