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Critique de Noctenbule


L'ambiance extérieure est un peu morose en ce moment. Une pause lecture un peu drôle s'impose. C'est alors que le plus grand des hasards m'a fait poser les yeux sur une couverture verte. le nom de l'auteur me surprend. Je ne savais pas que Pierre Desproges avait écrit des livres. Pardon, il n'a pas écrit des livres. Il a écrit un seul et unique roman en 1985, avant qu'on lui diagnostique son cancer. Alors rien d'étonnant à ce que l'histoire soit complètement capilotractée. Des femmes qui tombent comme des mouches à cause d'anophèles femelles, il fallait y penser. L'humoriste montre encore son amour des femmes à travers les morts d'Adeline Serpillon, la mercière, Monique Poinsard, la secrétaire de mairies…. Et puis, c'est elle, LA FEMME qui sera à l'origine de la destruction du monde. Et oui, un monde sans homme est gérable avec quelques éprouvettes. Mais un monde sans femme est impossible. 

Les hommes ne sont pas tellement mieux au final. Il y a le médecin alcoolique, les politiques menteurs, un boucher qui apprécie trop les poncifs, un journaliste orgueilleux, un curé libidineux… Parfois, la description peut pencher vers le pléonasme. Il n'avait pas son pareil pour décrire son prochain qu'il aimait dans toute son imperfection.

Je me demandais pourquoi avoir choisi la couleur verte pour la couverture puis très vite j'ai compris. J'ai été surprise de découvrir la présence d'un extraterrestre. Tout est montré sur la couverture. Des femmes de jambes en l'air pour illustrer le titre et un discret moustique. Mais dans la couverture intérieure, très jolie, un fond rouge avec que des moustiques. le message était là, ça va saigner grave. Puis le médecin alcoolique a vu les traces de piqure ainsi que quelques insectes volants non identifiés. Etrange pour la saison et pour le Limousin. Personne ne veut écouter ces théories.

L'idée est originale dans la loufoquerie toutefois je reste un peu sur ma faim. Même si c'est assez subtile la fin qui a été choisi. Tout s'impose en première partie pour aller un peu trop vite et dans tous les sens dans la seconde partie. Mais ce qui est très appréciable est l'écriture. Les jeux de mots, les doubles sens, néologismes… rappellent le talent de l'humoriste. J'ai rigolé bien des fois de ce qu'il a osé écrire. Parfois, le récit devient secondaire devant un bon mot. le politiquement très incorrect s'applique aussi ici. Lire ce roman, c'est plongé dans une vraie bulle où les mots vont prendre des sens pour rire noir (et bleu, blanc rouge) et déranger.

J'ai adoré ce court roman qui m'a fait rire et qui m'a rappelé l'importance des mots. Cette solide maîtrise de la langue française, de l'histoire avec un sacré esprit tordu ne peut qu'embarquer le lecteur vers un ailleurs qu'il n'a jamais connu. Il ne Desproges pas à la règle. « Les femmes qui tombent » est une expérience de lecture qui ne pourra pas vous laisser indemne. Bzzzz…
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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