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Critique de RChris


Son centenaire est passé et la guerre de 14 est maintenant loin derrière nous.
Par rapport aux visions académiques des batailles, ce sont des points de vue décalés qu'explorent désormais les historiens.
Comment faire de l'art en temps de guerre ? Telle est la question qu'ils posent dans ce livre.

S'agissant d'un catalogue d'exposition, cette chronique parlera des oeuvres de l'exposition présentées dans ce livre.

Verdun, l'évocation de ce seul mot est synonyme d'horreur et d'anéantissement.
Au coeur de ce chaos, des peintres, des écrivains, des sculpteurs et des musiciens ont témoigné du conflit à travers des oeuvres authentiques et puissantes.

L'ouvrage met en lumière en première partie l'artisanat populaire, une oeuvre des mains.
Ces hommes n'étaient pas identifiés comme artistes mais ils immortalisent la réalité de la ligne de front et de leur quotidien.
Ils récupéraient des matériaux pour peindre ou sculpter dans les tranchées.
Charles Grauss, soldat français tombé en 1917, sculptait de petits objets dans des morceaux de bois qu'il peignait ensuite pour les envoyer à sa fille.

La deuxième partie, “Artistes au combat”, est consacrée à des artistes reconnus, engagés eux-aussi dans la bataille de Verdun.
Parmi eux, on peut citer Fernand Léger, André Derain, Luc-Albert Moreaux, Henri Marret ... Là encore, certains représentent le chaos quand d'autres s'y refusent.
Avec sa « Popotte de la vache enragée », signalant l'entrée d'un bivouac de soldats, Fernand Léger apporte une touche d'humour dans toute cette noirceur, il ajoute des morceaux de sacs de farine à son tableau et colle un morceau de tissu d'un pantalon rouge garance sur les jambes du soldat de la peinture.

La troisième partie du livre s'intitule : “Quelle est la force de l'art ?” Trop âgés pour être mobilisés, d'autres artistes, français et allemands, se sont rendus sur le champ de bataille, missionnés « pour que l'État ait des représentations fortes de cette guerre ».
Ils ont passé quelques jours sur le front et ont rendu compte de ce dont ils ont été témoins.
Certains avaient même plusieurs statuts, comme Georges Scott, peintre des Armées et reporter de guerre du journal ”L'Illustration”.
Parmi les créations exposées, on peut citer : “Verdun” de Félix Vallotton exposé pour la première fois ,“Cette représentation est toute paradoxale : il écarte toute référence visuelle au lieu, bannit toute figuration d'hommes engagés dans l'enfer pour composer une véritable allégorie synthétique de la guerre moderne.”

Le livre se termine avec la présentation de l'artiste contemporain syrien Akran Sweden qui orne obus et grenades à la manière de la tradition arabe, renouvelant les gravures sur douilles d'obus de nos ancêtres.
Cette exposition et son catalogue trouvent ainsi un écho particulier en ces temps troublés par la guerre en Ukraine.

Je ne suis pas objectif avec mes cinq étoiles de général ! Mais ayant vu l'exposition, j'ai trouvé que le catalogue, outre ses magnifiques reproductions, apportait un prolongement complémentaire à celle-ci.
Qu'il puisse donner à certains envie de la visiter.
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