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Critique de gabrielleviszs


J'ADORE la couverture ! Il y a énormément de détails en y regardant de plus près.

Entre l'univers de l'auteur et le résumé j'avais hâte de savoir où il allait nous emmener. Daniel est un homme qui semble avoir perdu l'envie de vivre. Et pour cause, il y a un an, sa fille a disparu sans un mot, sans une explication. Il l'a envoyé chercher du pain, une dispute et des remords. Elle n'est jamais arrivée à la boulangerie. Bien après des recherches, son corps n'a pas refait surface. Est-elle encore en vie ? Est-elle morte ? le plus dire ? C'est de ne pas savoir. Il y a des questions que l'on se pose, on revoit les événements précédents la dernière vision de son enfant. C'est terrible de se dire qu'on a peut-être raté quelque chose. Et puis tout part à l'eau. La famille éclate, le couple ne tient plus et c'est le désespoir. Ce même désespoir que Daniel ressent chaque jour de sa vie depuis cette tragique disparition. Un soir alors qu'il arrive à accepter une invitation à un barbecue par son ami Michel, le retour va le replonger dans cette fameuse soirée où il a perdu sa fille. Une véritable descente aux Enfers commence !

Nous suivons un père de famille qui a tout perdu, sa fille disparue, sa femme est partie. Même si nous nous doutons du pourquoi, l'auteur nous explique ce qui s'est passé : cette fois de trop, cette soirée où les mots et les actes ont dépassé ses pensées. C'est un personnage qui s'en veut terriblement pour tout ce qui s'est produit. Il n'est pas coupable à proprement parler, mais il se sent comme tel. C'est tragique, une histoire qui pourrait arriver à n'importe qui et qui arrive malheureusement encore trop souvent. L'auteur a su mettre les mots sur ce mal-être qui enveloppe son personnage. L'alcoolisme qui approche à grands pas, se couper du monde : un personnage qui ne sait plus comment avancer. On ressent la pression de son immense tristesse sur le dos. Cela n'a rien de glauque ou de larmoyant, même si le sujet pourrait être déprimant. Il n'y a que les faits et gestes d'un personnage qui broie du noir.

Le côté paranormal arrive tranquillement, sans monter sur ses grands chevaux. Il s'intègre parfaitement à l'histoire sans qu'on le voie venir. C'est léger, étrange apportant une touche de suspense à ronger les ongles des doigts. Lorsque Daniel se retrouve sur ce terrain de foot, celui où Nathalie, sa fille, serait passée, l'atmosphère devient plus lourde, plus noire. le fait qu'il tombe et s'évanouisse nous laisse dans un flou total. Je me suis demandée à plusieurs reprises s'il n'était pas tout simplement en train de rêver, ou alors il était dans une belle chambre capitonnée avec une chemise comprenant de très longues manches... Il arrive ce qu'il arrive, nous laissant dans un stress perpétuel. La peur du noir revient régulièrement, le fait de ne pas voir ce qui nous entoure lorsqu'il fait nuit et qu'il n'y a pas de lumière. Les éléments sont logiques, les peurs existent et la couleur noire ne reste pas un vain mot. Elle est la meilleure arme contre nous-mêmes.

Les personnages sont peu nombreux et pourtant ils se suffisent à eux-mêmes. Daniel dont j'ai déjà donné des détails, va tout faire pour tenter de retrouver une trace, quelle qu'elle soit dans ce terrain devenu vague. Michel, son ami, le seul qui est vraiment resté après. L'aidant comme il a pu, sans demander de détail, en étant présent à chaque instant de sa vie. L'auteur donne des éléments sur Nathalie, ou Héloïse (sa femme) qui n'a pas vraiment eu le choix de partir. Les événements ont fait que même l'amour ne suffit pas. Avant c'était le bonheur, après c'est le noir absolu. Car il y a un avant et un après dans cette histoire comme dans toutes celles qui y ressemblent. L'après est toujours le plus dur, celui où il faut se battre encore plus contre soi-même. J'ai apprécié la façon dont le récit est décrit. Nous avons le temps de suivre les actions, de nous poser des questions et surtout de comprendre d'une manière générale les émotions de Daniel.

La fin est surprenante. Entre l'enfance/adolescence de Daniel et ce que sa fille aimait faire étant petite, nous suivons une ombre menaçante qui est présente depuis un bon moment. Jusqu'au bout nous voyons le mot "jalousie" qui revient sans cesse. Est-ce qu'il va la retrouver ? Est-ce qu'il va comprendre ce qui s'est produit ? Est-ce qu'il est bien dans la réalité ? le final m'a agréablement surprise, je m'attendais à tout et rien en même temps. Les événements s'enchaînent sans vraiment voir où l'auteur nous emmène. On s'imagine des choses, on est devenu aveugle comme notre père qui se retrouve dans ce lieu sombre et froid. "Oh la vache" est l'expression que j'ai lâchée en terminant l'histoire. (Non, il n'y en a pas dans le texte et puis quoi encore !) Je ne m'y attendais pas, mais en relisant (car oui je suis une timbrée, vous devriez le savoir à force) il y a des miettes de pain (ou des traces de mayonnaise) qui nous mettent sur le chemin pavé d'embûches.

En conclusion, un récit court qui ne manque ni de suspense ni d'émotions. le paranormal tient une place importante sans pour autant que cela surprenne, comme si tout était logique. le chemin de l'ombre n'est pas un parcours de santé, mais plutôt une recherche d'identité dans un monde où l'absence est destructrice.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/le-chemin-de-l-ombre-sylvain-desvaux-a165482272
Lien : http://chroniqueslivresques...
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