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Critique de gabb


Juin 2017. Dans 48h, je décolle pour la Tanzanie, alors quoi de mieux pour se "mettre dans l'ambiance" que ce joli roman à la couverture enchanteresse ?

Il y est bien sûr question d'éléphants, de Maasaï, de volcans, de plaines exotiques et de légendes anciennes. Un paradis terrestre ? Non, loin s'en faut. Misère, délinquance, braconniers, drogue et prostitution viennent ternir le tableau, et François Devenne jongle avec un certain succès entre les deux faces de cette même médaille.
Au coeur de cette "Nuit d'ivoire", nous croiserons alternativement Olélaïga, un jeune Maasaï lancé sur les traces d'un éléphant qui lui parle en songe, et Joshua, un adolescent kenyan un peu déboussolé, qui se joint à une troupe de trafiquants d'ivoire, avant de rencontrer un vieux sage aux enseignements plus ou moins sibyllins... Deux trajectoires, pour deux quêtes initiatiques tout à fait dépaysantes.

La majesté des animaux, la luxuriance du cratère du Ngorongoro et l'immensité du Serengeti (que je foulerai bientôt ;-)) sont merveilleusement décrites, mais les dangers du tourisme de masse et les convois de jeeps pleines de bruyants vacanciers enduits de crème solaire (beurk !) ne sont jamais bien loin. J'ai douloureusement pris conscience (un peu tard) que j'allais sous peu - et bien malgré moi - participer à cette funeste "invasion"...
Car si ce roman est avant tout contemplatif, il n'en est pas moins engagé. Derrière le récit poétique de ces deux errances, derrière ces somptueux paysages de cartes postales propices à la méditation, l'auteur n'oublie pas de nous sensibiliser sur le sort des Masaaï, souvent expropriés, et dont les traditions et les pratiques agricoles sont de plus en plus encadrées par un gouvernement prêt à tout pour séduire un nombre croissant de visiteurs, ou par des conservationnistes qui pensent connaître mieux que personne les bonnes pratiques de sauvegarde de l'environnement.

Voilà donc un livre complexe, parfois un peu austère, qui séduira les amateurs de rites ancestraux et de mystères africains, et qui malgré quelques longueurs et un léger sentiment de culpabilité, a paradoxalement accru mon impatience : vivement samedi, et la découverte à venir de cette terre magique !
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