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Critique de adrianalitdeslivres


Ce témoignage est un aperçu historique de la Roumanie de l'après-guerre. Les grands-parents de Sonia, Harry et Gabriela, étaient des membres importants du Parti communiste roumain. Leur seul "défaut" ? Être juifs.
Lorsqu'ils sont radiés du parti, ils n'ont plus rien et pas d'autre choix que de s'enfuir. Dans leur tentative de quitter la Roumanie, ils font confiance à Henry Jacober, un contrebandier juif anglais qui s'est spécialisé dans ce domaine. Avec son aide, ils parviennent à franchir le Rideau de fer et à rejoindre Paris. À quel prix ? Ils ne le sauront probablement jamais. C'est Sonia qui, au fil de ses recherches, découvre les faits sordides : pour remplir les caisses du régime, la Roumanie a vendu ses Juifs de façon "artisanale" contre du bétail ou des machines agricoles dès la fin des années 1960 et de façon plus organisée contre des dollars pendant des décennies sous Ceausescu.
Une histoire qui glace le sang. Les chiffres témoignent : : 750.000 Juifs roumains avant la guerre, exterminés, déportés, et vendus, quelque 10.000 vivaient encore en Roumanie à la chute du communisme.
L'auteure nous fait plonger au coeur de l'antisémitisme roumain et explique comment l'Holocauste a été complètement dissimulé et éradiqué en Roumanie. Ce récit de l'exil familial met en lumière non seulement tout un morceau de l'histoire méconnue de l'Europe de l'Est, mais livre aussi le récit poignant d'une recherche intime des souvenirs enfouis dans le passé, passé souvent réduit au silence par la nécessité de tenir à distance les épreuves et souffrances endurées.
Je connais très peu le travail de Sonia Devillers, mais après quelques recherches, j'ai eu la confirmation qu'elle est une excellente journaliste, chose que j'ai ressenti dans son essai.
Sa plume est sensible et touchante, mais par moments, j'étais déstabilisée par le flux d'informations, la journaliste prenait souvent le dessus de Sonia Devillers, petite fille de Gabriela et Harry. Personnellement, j'étais en manque d'émotion tout au long du récit et malgré tout l'empathie que je pouvais avoir envers ces gens malmenés par la dictature, je n'arrivais pas à être immergée complètement dans l'histoire.
Cela dit, ce document est pertinent et nécessaire. À lire !
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