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Critique de kade_read


Je pense qu'en refermant ce roman, on ne peut se dire qu'une chose : Waouh ! Qu'on soit choqué par la noirceur et la dureté de l'histoire ou qu'on soit attendri par cet enfant italien qui rêve de devenir américain, ce livre reste ni plus ni moins qu'un chef d'oeuvre. C'est pour moi un véritable coup de coeur. En parcourant les critiques très élogieuses qui étaient attribuées à cet ouvrage, je m'attendais à quelque chose du même niveau l'oeuvre de Steinbeck, « Les raisins de la colère ». Et à ma grande satisfaction, il l'a détrôné.
Les plus sensibles diront que l'intrigue est trop dure et trop crue. Effectivement, la vie de Cetta commence mal. Alors que sa mère l'a grimé en estropiée afin de la protéger du patron, la jeune fille se fait violer par un autre estropié. L'intrigue est parcourut par de violents viols, toujours perpétrés par Bill. La violence physique et psychologique n'est pas laissée pour compte et dépeint parfaitement bien le contexte des gangs des années 20. Et si vous vous dîtes que vous allez tomber sur une histoire d'amour à l'eau de rose, vous vous trompez ! Rien dans cette histoire n'hume la rose. 
D'autres diront que l'oeuvre est gorgé de clichés. Pour ma part, j'estime que ces clichés n'en sont pas vraiment quand on les replace dans le contexte au lieu de les attribuer à notre époque. À cette époque, ces clichés n'étaient que réalité. 
Pour ma part, j'ai trouvé l'écriture de Luca di Fulvio particulièrement juste. Il n'ajoute pas de cruauté à la cruauté. Il ne fait que décrire les événements de façon tout-à-fait réalistes. Ce qui, aux premiers abords, semble être un pavé se dévore à la vitesse grand V. Au delà des violences, il en résulte surtout un grand message d'espoir nous rappelant qu'il ne faut jamais oublier ses rêves et travailler à leur réalisation. 
Du côté des personnages, on va à la rencontre de personnages très sombres tel que Bill, psycopathe sans nom, qui trouve du plaisir à voir une femme pleurer. Un psycopathe qui fait la connaissance d'un réalisateur pervers et cruel qui va l'engager comme acteur porno. La particularité de ces films ? Bill viole véritablement chacune des femmes qui passent sous les bandes du réalisateur. Mais, on rencontre également des personnages plus humains. Humains dans le sens où ils ne peuvent en aucun cas n'être résumé que par le bien ou par le mal. Ils sont un complexe mélange entre ces deux notions. C'est le cas de Sal, mac qui recueille Cetta et qui goûte ses prostituées. Pourtant, Cetta va réussir à lui faire ouvrir son coeur jusqu'à ce qu'il l'adopte, elle et son fils, en tant que famille. Et il tient parfaitement son rôle de paternel adoptif. Il défend toujours Christmas jusqu'à l'âge adulte. Malgré ses activités de mac, Sal s'est peu à peu installé comme l'un de mes personnages préférés dans cette histoire. Cetta nous apparaît comme une femme forte et particulièrement aimante et protectrice envers son fils. C'est l'amour dont elle enveloppe Christmas qui nous émeut. Ruth, quant à elle, est le personnage qui m'a le moins touché. En même temps, dans un si grand palmarès de personnages si bien dessinés, il en fallait bien un. Ruth m'est apparût totalement insipide et très peu combattive. le genre de personne que les bas fonds New-Yorkais ne peut s'empêcher de dévorer. Christmas, de son côté, nous apparaît rapidement comme un petit garçon intelligent et drôle. À son jeune âge, il a vite comprit que seul l'argent faisait tourner le monde. Et c'est cette constatation qui l'aidera à mener son chemin jusqu'à la gloire. Alors qu'il n'est jamais allé à l'école, sa confiance en lui passe, aux yeux des autres, pour de l'intelligence alors qu'il invente ses histoires au fil de ses rencontres. 
L'auteur dénonce le comportement des parents riches face au mal d'amour de leurs enfants, pensant que tout peut s'acheter : le bonheur, l'amour et la santé. Au delà de ça, il dénonce également les règles qui régissent le monde du cinéma où réussite rime avec sexe. Il est affolant de voir que de nos jours, rien a changé lorsqu'on entend les accusations de viols ou d'agressions sexuelles sur des actrices.
Pour résumer, je dirais qu'il ne s'agit pas d'un livre à suspens. Les péripéties se devinent facilement, mais l'écriture est tellement agréable qu'on aime se laisser porter par l'intrigue. de plus, il s'agit d'une ode à l'espoir et à la combativité. Des notions qui se perdent de plus en plus, de nos jours. L'argent est éphémère, mais les proches, eux, sont éternels. le rêve américain permet d'accéder à une classe sociale plus élevée, mais peut parfois faire perdre la tête en faisant oublier ses valeurs aux plus valeureux des hommes. Un roman ancré dans la dure réalité, qui fait rêver et encourage l'ambition qui se cache en chacun de nous.
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