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Critique de LoupAlunettes


Illustré par Seng Soun Ratanavanh. Ceux qui l'attendront sur ses oeuvres oniriques, esthétiques, colorés et délicates, devront attendre
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(il sera à noter que souvent ces propositions correspondront aux textes poétiques très zen associés de Roxane Marie Galliez).
L'illustratrice placera cette fois tout son univers dans l'obscurité et la brume, trempant que peu de détail d'une encre pourpre couleur vin, comme dans le conte repris par Maria Díaz avec l'oeuf et la clé du monde frissonnant de " L'oiseau-Merveille et le maître sorcier".

On le verra bien ici, il y aura plusieurs façons de raconter une même histoire, surtout une histoire très appréciée, en y mettant les accents à d'autres endroits pour moduler différemment l'émotion du lecteur.
Vous l'aurez reconnu, " L'oiseau-Merveille et le Maître sorcier" est une version de "L'oiseau d'Ourdi" ou du " Barbe bleu" plus connu.

Les faits changeront un peu et c'est un plaisir de profiter des nuances qui en feront le même conte mais aussi un différent.
Trois soeurs qui finiront, non pas mariées mais enlevées par le même personnage riche à la barbiche d'un noir bleuté.
Offrez l'hospitalité, qu'ils disaient.
Trois nuits où tard le sorcier viendra toquer - car c'était cette fois un maitre obscur imaginé - et où il se fera passer pour un mendiant affrontant le froid et la faim, trois nuits où chacune finira dans un sac et maitresse d'un royaume doré pour tenir compagnie au sorcier.

Les jeunes filles n'auront pas toujours la part belle, rappelez-vous les demi-soeurs de Cendrillon et les soeur de Belle, soit l'esprit bien rempli et le caractère bien fait, soit futile et ne songeant qu'à tuer le temps à danser, s'amuser, à dépenser les fortunes patriarcales en bijoux et belles robes.
C'est un conte qui ne dérôgera pas vraiment sauf qu'il se montrera moins dur avec la frivolité, l'aînée et la cadette ne seront pas de mauvaises personnes, elles seront coquettes et le sorcier saura leur faire tourner la tête.
Comme dans les autres versions, à défaut d'avoir de grandes occupations et que même le ménage est laissé à d'autres dans ce château, elles seront curieuses par défaut. L'appel de l'aventure guider par la curiosité de visiter, d'ouvrir, de fouiller pour tuer l'ennui tandis que le sorcier, comme d'autres chevaliers de ce genre d'histoires, sera absent souvent. Il sera ironique que le sorcier se soucie avec angoisse de ne pas être seul de retour chez lui.

Là aussi, il ne sera pas bon d'en apprendre plus sur les activités du sorcier, non pas dans la pièce de la tour mais dans la salle du bas.
Seau rempli de sang, billot, hache, notre sorcier est-il un cachotier? Il n'y aura pas de honte à être boucher-charcutier?
Comment? Ce n'est pas ça?

L'histoire va se répéter trois fois jusqu'à ce que la benjamine ne fasse pas l'erreur de ses soeurs et trouve le moyen enchanté de pouvoir leur sauver la vie.
C'est un conte qui devrait être agréable à raconter à voix haute et c'est à découvrir.
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