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Critique de Davalian


Trop souvent une adaptation est moins réussie que l'oeuvre originale, mais parfois il existe des exceptions. Ainsi en est-il pour L'ultime défi de Sherlock Holmes. L'adaptation en bande dessinée proposée par Jules Stromboni et Olivier Cotte aux éditions Casterman est bien plus intéressante que le roman de Michael Dibdin.

Tout l'intérêt de l'intrigue tient dans le coup théâtre que nous propose l'auteur. Lorsque l'on sait de quoi il s'agit, il ne reste que l'ennui. L'ultime défi est un texte court qui lasse très rapidement. Les raisons sont nombreuses et se succèdent les unes aux autres : longues descriptions, dialogues interminables (et oui, même Sherlock parle pour ne rien dire), les ellipses à foison... le paroxysme est atteint avec et la dernière partie de l'histoire qui semble osciller entre réalité et rêve, certitudes et extrapolations.

Même le dénouement est bâclé. Une certaine intensité était pourtant perceptible, le suspense se faisant de plus en plus pressant, le rythme plus rapide… pour finir bien bas. Gare au choc !

Certains des plus aguerris avec le Canon, peuvent être à leur aise ici, car Michael Dibdin ne ménage pas ses efforts pour paraître crédible. La découverte d'un inédit de Watson, est devenue une excuse aujourd'hui largement utilisée par les auteurs apocryphes. L'auteur apporte ici quelque chose de plus en multipliant les références au Canon de manière à ancrer son récit et lui donner une certaine caution. Les personnes qui ne connaissent pas (ou de très loin) les aventures du célèbre détective n'ont, en revanche, aucun intérêt à s'arrêter ici, bien au contraire.

Les efforts consentis sont remis en question par la réécriture de deux célèbres nouvelles. L'interprétation donnée est audacieuse et devra choquer plus d'un holmésien, d'autant qu'il n'est pas ici question d'humour ni de pastiche. A bien y réfléchir, celle-ci semble d'ailleurs prévisible (surtout en ayant lu d'abord le roman graphique), en rajoutant à l'ennui. Attention à l'envie de secouer l'ouvrage pour faire avancer les choses et espérer réveiller les personnages !

Du côté du casting (ou plutôt de l'approche faite de la galerie des personnages) il y a également matière à médire, tant les prestations appariassent au ras des pâquerettes.

Difficile d'envisager la lecture de la bande dessinée après la lecture de ce roman ! Et pourtant, il serait plus pertinent de commencer par là… et de s'y arrêter ! Je vous la recommande d'autant plus chaudement que je vous déconseille ce roman.
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