AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Darkcook


Lu parce que j'adore le film, et puis parce que cet auteur m'intrigue, par son influence gigantesque. Je l'avais abordé avec Substance Mort, erreur, tant c'est loin d'être son roman le plus accessible. Avec Blade Runner (ou Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques?) on a droit à un vrai roman de SF, mâtiné de roman noir, et ça fait du bien! Beaucoup d'éléments n'ont pas été exploités dans le film, et il y a une véritable réflexion sur ce qui fait l'être humain. Il y a une sorte de triple inversion, ceux qui sont dits "normaux" se laissant dicter leurs humeurs par l'orgue, comme des robots, les robots ont presque des sursauts d'humanité, malgré leurs raisonnements glaciaux et purement logiques, et les "spéciaux", considérés comme des dégénérés, difformes surexposés à la radioactivité, sont les véritables humains, à fleur de peau, et avec leurs faiblesses physiques et mentales, des monstres hugoliens touchants, comme c'est le cas d'Isidore.

K.Dick provoque de multiples renversements de la perception de la réalité, ce qu'il aime beaucoup à pratiquer. le lecteur les vit, et change constamment d'avis sur ce qu'il voit... J'aurais voulu que Deckard aille jusqu'au bout dans sa vengeance contre Rachel, femme fatale du roman, mais le réel mystère vient du mercerisme, religion des humains, soi-disant démasquée comme une escroquerie, seul élément qui leur permette encore de sortir de leur torpeur, de leur mécanisme et de finir comme les androïdes. Également, j'ai toujours un peu de mal avec le style de l'auteur, trop souvent volontairement froid, ne nous offrant pas assez souvent les fulgurances dont il se montre capable. Mais bon, tout cela est mineur, c'est un excellent roman, très riche, où l'on voit sans cesse basculer la réalité, en plus de dessiner un futur crédible, qui ne donne pas envie, et une fois de plus avec la SF, dont on retrouve ça et là des traces dans notre monde contemporain.
Commenter  J’apprécie          222



Ont apprécié cette critique (20)voir plus




{* *}