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Critique de Lucilou


Un roman dont je n'attendais rien de particulier lorsque je l'ai reçu et dont je n'avais, à vrai dire, jamais entendu parler, pas plus que de son auteur, une anglaise méconnue et particulièrement dans nos contrées semble-t-il. le plaisir de la découverte n'en a été que plus grand.

Nous sommes au début du XX°siècle et Lucy Muirs est une jeune et jolie -quoique toute petite- veuve nantie de deux jeunes enfants. Engoncée dans ses lourds voiles noirs et l'autorité horripilante de sa belle-famille (sa belle-soeur est un bulldozer, une vieille fille aigrie une surveillante de prison en jupons !), elle décide de quitter la maison que son défunt époux avait bâti pour eux et de s'installer sur la côte, près de la mer. C'est qu'il est temps pour elle de vivre comme elle l'entend et de faire ses propres choix !
Elle jette son dévolu sur un cottage à Whitecliff dans lequel elle se sent tout de suite comme chez elle malgré le délabrement de la bicoque. L'agent immobilier n'a pas l'air de vouloir lui céder les clefs mais elle s'entête et fini par y prendre ses quartiers avec ses enfants.
Quelle n'est pas sa surprise de recevoir dès le premier soir la visite du fantôme de l'ancien propriétaire de la maison, un vieux loup de mer au caractère bien trempé. Passé le premier effroi, c'est le début d‘une longue cohabitation faite de confidences, de fous rires, d'orages et de querelles parfois, une cohabitation au terme de laquelle la petite veuve s'affirmera de plus en plus sous le regard du vieux Gregg.
J'avais des réticences au départ, ça avait l'air trop facile pour être crédible. Et finalement…

Certes, le roman est mâtiné de fantastique, mais ce fantastique s'accorde avec le quotidien, s'y intègre et l'auteur ne passe pas des chapitres à s'appesantir sur le pourquoi du comment : c'est ainsi et puis c'est tout. C'est assez frais, inédit.

Le roman, enfin, sous couvert de sa légèreté, car il l'est, léger et pétillant, est aussi plus profond qu'il en a l'air et aborde des thèmes intéressants avec intelligence et même une certaine forme de clairvoyance : la maternité, le désir, l'amour, les désillusions, la difficulté pour une femme de s'émanciper ou d'être autrement que ses proches le pensent ou le voudraient. Pour un roman publié en 1947, c'est fichtrement moderne.
Et puis, il y a aussi dans « le fantôme et Mrs Muirs » ce vieux grigou attachant, cette tendresse envers les personnages et cette romance douce-amère qui fait du bien. le tout agrémenté ‘un petit côté désuet et très anglais. Savoureux !

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