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Critique de umezzu


Xavier Barthoux pensait avoir trouvé son équilibre avec sa femme, son fils et sa maison de campagne en Ardèche, soigneusement remise en état au prix de multiples week-ends de bricolage. Mais un jour il découvre une petite fissure sur la façade de son havre ardéchois.
Une fissure qui va révéler un mal-être lancinant.

Dans sa cinquantaine, Xavier est un survivant. Son couple ronronne, sa femme s'est entichée d'un chien-chien qui traîne dans leurs pattes, son fils étudiant l'ignore, mais réclame toujours plus de subsides. Son employeur est une entreprise de nains de jardin qui périclite.
La société qui l'avait embauché il a des décennies est passée sous le contrôle de capitaux américains, la production en France n'est plus qu'un lointain souvenir, tout est désormais fabriqué au rabais en Chine et il ne reste qu'un unique commercial : Xavier.

Xavier se focalise sur cette fissure, insupportable affront à la perfection de son paradis. A se concentrer sur sa terrasse, il finit même par entendre les commentaires du nain de jardin n°8 qu'il a déposé dans son jardin. Un dialogue inaudible aux autres s'engage entre la statue de céramique et son « copain » Xavier. N°8 lui prodigue des conseils et l'engage à prêter attention aux signes.

Xavier dès lors enchaîne une série de décisions radicales, qui vont bouleverser sa vie et l'emmener au bout du monde, dans les îles Chatham.

Didierlaurent offre au lecteur un conte moderne, assez sombre, mais rempli de remarques humoristiques et de constats objectifs sur notre époque. le tout est porté par une écriture remarquable ; chaque phrase se détache, fouillée, brillante, mais sans vocabulaire abscons.
L'histoire peut paraître au premier abord un peu absurde, fantasque, mais elle est surtout l'occasion de dresser un tableau des écueils de la vie et de l'envie parfois de tout recommencer, quitte à rechercher un idéal opposé.
Quelques descriptions ironiques, des dialogues savoureux entre la céramique au vocabulaire cru et le vrp en nains de jardin, et pas mal d'humour noir, portent le récit. Une belle réussite, qui peut toutefois désarçonner certains lecteurs.
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