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Critique de Bouteyalamer


Un livre de raison est un registre domestique. le titre français est une traduction lointaine du titre original, « A book of common prayer ». Les deux titres n'annoncent guère le contenu, la narration par Grace des errements et de la fin de Charlotte dans un milieu de femmes riches et désoeuvrées, dans le petit monde de Boca Grande, une république sud-américaine instable et corrompue, contrôlée par l'ambassade des USA. Charlotte est une femme dépressive, inconstante ou menteuse, qui doit faire face à la disparition de sa fille terroriste et à deux maris (l'ancien, le nouveau) plus intelligents et plus cyniques, qui la manipulent et la méprisent.  Grace, qui se définit comme mourante d'un cancer et ailleurs comme une scientifique, est une confidente étonnée et une amie post-mortem : elle survit à Charlotte et n'a jamais compris ou pu se faire comprendre par celle-ci de son vivant. le récit est construit pour dérouter (« Charlotte conservait le souvenir de certaines nuits, de certaines journées, mais leur ordre chronologique lui échappait. Comme si l'on avait battu les cartes de sa mémoire », p 162), et Grace ne fait rien pour l'éclaircir : « Cette rencontre de Charlotte et de Gerardo inversa le champ neutronique de ma pelouse, modifiant non seulement l'humeur des personnes présentes mais peut-être également certaines structures cellulaires (cette possibilité m'intéresse) » (p 208).

L'auteur fait peu d'effort pour se cacher derrière le personnage de Grace-narratrice (voir p 23). Joan Didion s'adresse directement à un lectorat réceptif qui saura apprécier une peinture psychologique virtuose sans se soucier de l'intrigue. Cela ressort particulièrement du sixième cahier, le plus court et le plus distant : « Ainsi vous connaissez l'histoire » […] « Je n'ai pas été le témoin que je voulais être » […] « De toute façon, tout cela a si peu d'importance ». Il faut pour apprécier ce livre une complicité ou un préjugé favorable qui me
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